Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a estimé, hier, que le départ de Benjamin Netanyahu du pouvoir marquait «la fin d'une des pires périodes du conflit» israélo-palestinien, au lendemain de l'intronisation d'un nouveau gouvernement en Israël.»Le départ du Premier ministre israélien après 12 ans au pouvoir marque la fin d'une des pires périodes dans l'histoire du conflit israélo-palestinien», a affirmé Mohammed Shtayyeh avant la réunion hebdomadaire du gouvernement à Ramallah, en Cisjordanie occupée. «Nous ne considérons pas ce nouveau gouvernement comme moins mauvais que le précédent», a déclaré M. Shtayyeh qui a «condamné les annonces du nouveau Premier ministre Naftali Bennett de soutenir les colonies israéliennes». Le nouveau Premier ministre israélien, Naftali Bennett, est un représentant de la droite radicale et est proche des colons israéliens, qu'il a autrefois représentés au sein d'une organisation. Environ 475 000 Israéliens vivent en Cisjordanie dans des colonies jugées illégales par le droit international. Plus de 2,8 millions de Palestiniens vivent aussi sur ce territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël et où siège l'Autorité palestinienne. A El Qods-Est, autre territoire palestinien occupé par Israël, 210 000 colons israéliens vivent auprès de plus de 300.000 Palestiniens. «Le nouveau gouvernement (israélien) n'a pas de futur s'il ne prend pas en considération l'avenir du peuple palestinien et ses droits légitimes», a encore déclaré M. Shtayyeh, hier. Dimanche, le Parlement israélien a approuvé à 60 voix pour et 59 contre le gouvernement du «changement», une coalition hétéroclite de huit partis dont l'ambition était de chasser du pouvoir Benjamin Netanyahu. Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans l'enclave palestinienne de Ghaza sous blocus israélien, depis plus de dix ans, a lui indiqué que le nouveau gouvernement ne changeait «rien» à ses relations avec Israël, alors qu'un cessez-le-feu a mis fin le 21 juin a une guerre sanglante entre les deux ennemis. Environ un million de Palestiniens avaient été arrêtés depuis 1967, parmi lesquels 226 prisonniers ont été tués durant leur détention dans les prisons de l'occupation israélienne, a indiqué samedi un organisme palestinien spécialisé dans les affaires des prisonniers. La Commission pour les affaires des détenus et des ex-prisonniers de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a déclaré dans un communiqué que «le bilan des arrestations parmi les Palestiniens, depuis le 5 juin 1967, a atteint environ un million». La Commission a fait savoir que parmi les arrestations, on compte environ 17.000 jeunes filles, des femmes et des mères, et plus de 50.000 détentions d'enfants. Et d'ajouter que tous les Palestiniens qui ont été détenus ont été soumis à au moins «une forme de torture physique ou psychologique, des sévices moraux et des traitements cruels».Selon la Commission, plus de 54.3000 ordres de détention administrative ont été émis à l'encontre de détenus palestiniens, «entre nouvelles décisions et renouvellements de détentions administratives». La détention administrative est un emprisonnement sur ordre militaire israélien sans chef d'inculpation, pour une période pouvant aller jusqu'à 6 mois, avec la possibilité de prolongation. La Commission a indiqué que «depuis le 5 juin 1967, environ 226 prisonniers ont été tués dans les prisons de l'occupation, 73 d'entre eux sont morts à la suite de tortures, 71 à cause de négligence médicale, 75 à la suite de meurtres prémédités après leurs arrestations, et 7 ont été abattu alors qu'il était en prison». Elle a aussi relevé la mort de centaines de personnes, peu de temps après leurs libérations, «affectées par des maladies contractées dans les prisons, à la suite de tortures, de négligences médicales et de mauvais traitements». L'entité sioniste détient actuellement environ 4.650 Palestiniens, dont 39 femmes, et environ 180 mineurs, selon le Club des prisonniers palestiniens. Quant au nombre de détenus administratifs, il a atteint environ 500 personnes, selon les institutions concernées par les affaires des prisonniers.