Les tractations et jeux de coulisses, qui entourent les futures nominations au prochain gouvernement, font déjà des émules au sein du microcosme politico-parlementaire. Une coalition parlementaire inattendue vient d'émerger au sein de l'Assemblée populaire nationale (APN), brouillant ainsi davantage les calculs des plus aguerris. Il s'agit de l'alliance de 27 listes indépendantes, pilotées par le rassemblement «El Hisn El Matine» (la forteresse solide), qui est ralliée par deux formations politiques, dont le Front de la bonne gouvernance de Issa Belhadi et Saout Echaâb de Lamine Osmani. Une initiative politique embryonnaire, pour le moment, qui pourrait rallier davantage de strapontins au sein, et même en dehors de l'hémicycle, si l'on prend en ligne de compte le message lancé au président de la République. En effet, cette première alliance annonce son soutien au programme du président, et l'exhorte à accélérer l'opération de désignation du prochain nouveau Premier ministre. Cette action politique ne pourra pas passer inaperçue aux yeux de certaines formations politiques formant cette nouvelle composante de l'APN. Contre toute logique, cela pourrait même fausser l'arithmétique politique, jusque-là considérée tel un postulat avéré et fondé. Devançant l'ensemble des partis politiques qui ont affiché leurs intentions de soutenir le programme présidentiel, l'offre de service de cette nouvelle alliance parlementaire pourrait voir affluer de nouvelles adhésions. Tel le cas de la formation politique de Abdelaziz Belaïd, qui a effectué une progression fulgurante à l'issue de ces législatives avec 48 sièges raflés, et qui compte bien monnayer cet acquis. Bengrina est également sur les radars avec ses 40 sièges, à même de faire la différence. Reste la grande inconnue qu'est la volte-face du MSP fort de ses 64 sièges, qui reste largement convoité également par les uns et les autres. Autre inconnue aussi, le reste des autres listes indépendantes, constituant la deuxième force politique au sein de l'Assemblée populaire nationale. Pour le moment, c'est motus et bouche cousue. Néanmoins, on est forcé de dire que l'allégeance faite au président Tebboune est à même de faire pencher la balance en faveur d'un ralliement de l'ensemble des acteurs politiques en position au sein de la chambre basse. L'autre élément qu'il faudrait, peut-être, prendre en considération, c'est l'initiative politique «Nida el Djazaïr», qui a fait sursauter plus d'un au sein de la classe politique, par méfiance d'être supplanté par une nouvelle formation présidentielle. Bien que n'ayant pas encore manifesté aucune réaction, il n'en demeure pas moins, que le projet de l'ancien conseiller du président Tebboune, de mettre en marche un nouveau projet d'alliance politique reste toujours d'actualité. D'ailleurs, le président l'avait finalement et clairement annoncé, lors de l'interview accordée à des médias étrangers. Il y aura bel et bien un nouveau parti politique affilié au projet présidentiel. Bien qu'étant loin de la majorité formée des deux anciens partis de l'alliance présidentielle (FLN 105 sièges et le RND 57 sièges), cette initiative n'est pas de nature à laisser indifférents les deux mastodontes du paysage politique national. Parallèlement, au sein des états-majors des grandes formations, des bruits incessants font état de «sprints politiques» soutenus pour asseoir un consensus interne autour des compétences à présenter, et qui permettraient de réclamer, à juste titre, tels ou tels postes névralgiques. C'est dans ce décor, somme toute, effervescent que des acteurs pour le moins inattendus, entrent en scène pour faire de l'ombre aux partis, pourtant majoritaires au sein de l'hémicycle Zighout Youcef, avec à l'appui des offres de service claires au président de la République. S'achemine-t-on vers un nouvel ordre au sein de la chambre basse, sommes-nous tentés de croire? Sur fond de gesticulations politiciennes ostentatoires, les destins des uns et des autres sont-ils déjà scellés? Les tout prochains jours nous le diront. Néanmoins, on peut avancer sans grand risque d'être contredit, que ce gouvernement reste sans nul doute le plus convoité dans les annales politiques du pays.