Le Conseil des ministres, réuni, hier, sous la présidence d'Abdelmadjid Tebboune, a approuvé la proposition formulée par Ramtane Lamamra, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, portant sur la mise d'un numéro vert, au niveau des ambassades et consulats, à la disposition des membres de la communauté nationale, afin de leur assurer une protection permanente et immédiate, et d'être à l'écoute de leurs préoccupations, en cas de harcèlement extérieur. Il y a lieu de préciser que quelques ambassades d'Algérie ont déjà un numéro vert, mais destiné uniquement à la prise en charge en cas de décès d'un ressortissant algérien à l'étranger. La proposition de Ramtane Lamamra est celle de généraliser l'opération à l'ensemble des représentations diplomatiques de l'Algérie pour non seulement gérer les préoccupations, mais aussi en cas de «harcèlement» des membres de la communauté nationale. Ce qui est tout à fait nouveau et reflète le retour en force de la diplomatie algérienne qui semble déterminée à protéger les Algériens là où ils se trouvent. D'autres dossiers importants ont également été examinés lors du Conseil des ministres dont celui de la rentrée universitaire et la formation professionnelle. À ce propos, le président Tebboune a instruit son gouvernement pour trouver des mécanismes adéquats dans l'objectif d'orienter l'université vers plus de spécialités des sciences exactes et de la technologie. Il préconise même la création des«villes universitaires spécialisées» en fonction des capacités des différents établissements universitaires et de leur environnement économique et social. Le président Tebboune appelle à l'implication des compétences universitaires dans divers programmes visant à atteindre la souveraineté numérique. Tout en exigeant à ce que la formation soit qualitative avec la mise à disponibilité des meilleurs moyens, le chef de l'Etat insiste pour que soit accordée une importance particulière à la formation et à l'encadrement scientifique supérieur dans les écoles d'intelligence artificielle et de mathématiques dont l'accès doit être accordé aux meilleurs élèves classés à l'échelle nationale. Concernant la formation professionnelle, le président insiste pour que l'intégration entre les offres de formation et les exigences du monde économique soit assurée. Il met en avant l'importance de valoriser la formation dans les domaines où des modes de gestion traditionnels sont toujours en vigueur, à l'exemple de l'aquaculture, la construction de bateaux de pêche ou encore les énergies renouvelables. Le dernier point soulevé par le chef de l'Etat est celui d'assurer l'harmonie entre les programmes de formation professionnelle et ceux de l'enseignement supérieur et d'ouvrir le champ de la formation aux travailleurs afin de répondre au plan national de développement, notamment dans les secteurs porteurs, comme l'industrie pharmaceutique. Le Conseil des ministres a, par ailleurs, examiné et adopté le projet de loi relatif à la lutte contre la spéculation qui prévoit des peines d'emprisonnement allant jusqu'à 30 ans. Le président a ordonné, à ce propos, au ministre du Commerce de sensibiliser les commerçants et la société civile à la loi antispéculation et de l'expliquer aux citoyens à travers les médias. Abdelmadjid Tebboune a appelé à promouvoir un comportement de consommation rationnelle pour lutter contre les parasites et ceux qui cherchent à augmenter les prix pour «semer le chaos et créer le désespoir». Enfin, le chef de l'Etat et après examen du dossier relatif à l'organisation de la mosquée d'Alger, a demandé la finalisation de tous les aspects liés à la livraison et l'équipement des différentes structures qui composent cet édifice. Le président a annoncé le placement de la Grande mosquée d'Alger sous la tutelle du Premier ministre exigeant de rehausser le niveau de formation des cadres qui seront chargés de servir cet édifice et ce en coopération avec différents partenaires, qui ont de l'expérience dans la gestion des installations similaires.