Le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hasni a affirmé, jeudi à Alger, que la réalisation de stations de dessalement de l'eau de mer était l'unique solution» pour régler le problème de perturbations de l'alimentation en eau potable (AEP) dans les wilayas du littoral. Répondant à une question du membre du Conseil de la nation, Abdelkader Moulkhaloua (RND) sur le barrage d'oued Berkèche dans la commune Lahsasna (Aïn Témouchent), Hasni a fait savoir que «le recours aux eaux dessalées pour l'AEP, permettra de préserver les eaux superficielles et souterraines à l'agriculture, notamment la wilaya à vocation agricole de Aïn Témouchent». Le ministre a indiqué que plusieurs wilayas ont souffert des perturbations d'AEP, en raison des changements climatiques à l'origine du recul du taux de pluviométrie, notamment dans les régions Centre et Ouest et qui ont conduit à la baisse du niveau des eaux de 22 barrages dans 20 wilayas. Sur ce point, le ministre a fait état de programmes d'urgence reposant sur la réalisation de forages dans les wilayas touchées, en sus des programmes de réalisation de stations de dessalement. Quant au barrage Berkèche (commune Lahsasna), le ministre Hasni a affirmé que l'Agence nationale des barrages et transferts (Anbt) avait établi que ce barrage pourrait collecter près de 5,8 millions/m3 dédiés à l'irrigation de plus de mille hectares. Sur la base de cette étude, les services du secteur ont formulé depuis 2015, une demande d'inscription de l'opération de réalisation de ce projet d'un montant de plus de 1,5 MD/DA, a expliqué le ministre, ajoutant que son inscription n'a pas été approuvée en raison de la situation financière du pays. Répondant à une intervention du sénateur, Mohamed Khelifa, (RND) sur les programmes de réalisation des stations d'épuration des eaux usées à Biskra, ainsi que les projets de transfert depuis le barrage de Béni Haroun vers cette wilaya, Hasni a affirmé que les wilayas du Sud, avaient bénéficié de plusieurs projets pour assurer l'AEP, en sus des programmes d'assainissement en cours qui s'ajoutent à de nombreux systèmes d'assainissement en vue de prendre en charge ce problème de manière «effective». Le ministre a rappelé la réalisation de la station d'épuration des eaux usées à Biskra qui a accusé un retard, en raison des difficultés financières subies par l'entreprise publique «Hydro-aménagement», chargée de la réalisation du projet. La wilaya de Biskra dispose d'autres réseaux d'épuration des eaux usées en exploitation, dont Hasni citera ceux de la commune d'El Outaya, qui est opérationnelle, et celle d'El Kantara (en phase expérimentale). Plusieurs études ont, par ailleurs, été menées pour la réalisation d'une nouvelle station de traitement des eaux usées par lagunage à la commune d'Ourlal qui couvrira pas moins de 10 communes de Biskra-Ouest, en sus d'une autre étude pour la réalisation des systèmes de traitement par lagunage des eaux usées au niveau des communes de Zeribet El Oued, Aïn Zaâtout et M'Chounech, pour les programmes futurs. Pour ce qui est du transfert vers Biskra des eaux du barrage de Beni Haroun, qui approvisionne déjà six wilayas, le ministre a fait état d'une étude élaborée en 2019, et d'affirmer que son secteur oeuvrera à «inscrire cette opération dans les programmes à venir». Hasni a rappelé enfin une étude en cours de réalisation pour un projet d'exploitation des eaux souterraines dont regorge la région de Ghardaïa, afin de les acheminer vers Biskra, Batna et M'sila.