La version rectifiée du barème de l'impôt sur le revenu global (IRG 2022), vient d'être publié par la direction générale des impôts (DGI). Comme annoncé par le président de la République, le nouveau barème de l'IRG entrera en vigueur dès ce mois de janvier 2022. Applicable sur les traitements, salaires et rémunérations conformément à l'article 66 du Code des impôts directs et taxes assimilées Cidta, le nouveau barème IRG 2022 représentera une revue à la hausse du pouvoir d'achat, avoisinant les 3% des salaires. Des allégements sur le salaire imposable et non pas sur le net. Cela, alors que le taux d'inflation moyen annuel en Algérie avoisine les 4,1% enregistré en juin dernier, selon les chiffres de l'Office national des statistiques ONS. Une mesure qui serait à même de juguler progressivement l'érosion du pouvoir d'achat des ménages, en attendant d'autres mesures corollaires envisagées par le gouvernement, en collaboration entre différents secteurs ministériels. Les incidences directes d'un allégement fiscal des salaires varient, selon les nouveaux paliers instaurés dans le nouveau barème de l'IRG 2022. Ainsi, le seuil annuel des gains avoisineront les 12000 DA jusqu'à 18000 DA. Soit l'équivalent de 1000 à 1500 DA de gains mensuels pour un travailleur. Contrairement aux quatre anciens paliers, le nouveau barème de l'IRG 2022 institue cinq nouveaux paliers distincts. Ainsi, les salaires compris entre 240001 et 480000 DA , seront soumis à un taux de 23%, ceux situés entre 480001 et 960000 DA seront soumis à un taux de 27%, ceux situés entre 960001 et 1920000 DA à hauteur de 30%, ceux situés entre 1920001 et 3840000 DA à hauteur de 33%, et enfin les revenus supérieurs à 3840000 dinars seront imposables à hauteur de 35%. Sont exclues des impositions de l'IR, les revenus annuels n'excédant pas 240000 dinars. Les travailleurs handicapés moteurs, mentaux, non-voyants ou sourds-muets, ainsi que les travailleurs retraités du régime général, dont les salaires sont supérieurs à 30000 DA et inférieurs à 42500 DA, devront bénéficier d'un abattement supplémentaire sur le montant de l'IRG, non cumulable. Pour les revenus supérieurs à 30000 DA et inférieurs à 35000 DA, ils bénéficient d'un deuxième abattement supplémentaire, selon les termes de la loi de finances 2022. Il y a lieu de préciser que ces abattements fiscaux sur les salaires, ne doivent pas être confondus avec les augmentations salariales, qui sont soumises à d'autres mécanismes et calculs. Le spécialiste du droit du travail et ressources humaines, Si Ali Hebib nous confie que «les rémunérations ne vont pas être revues à la hausse. Ce sera juste l'effet de la suppression ou l'allégement de la fiscalité, qui va induire des hausses salariales indirectes sur les revenus», nous confiera-t-il. Ainsi, une simulation des hausses sur les salaires, suite à ces abattements fiscaux, nous donnera une variable mensuelle allant de 1000 DA à 1500 DA. Un salarié dont le salaire est compris entre 40000 et 50000 DA, il verra ses gains atteindre les 9 200 à 13500 DA annuellement. Ceux dont les salaires sont compris entre plus de 55000 DA et 60000 DA les augmentations peuvent totaliser entre 14850 DA et 16800 DA. Ainsi de suite pour les autres salaires en appliquant les barèmes de calcul pour situer le gain. L'autre mesure qui reste très épiée par plus de 2 millions de fonctionnaires, c'est la révision du point indiciaire relatif aux catégories de la Fonction publique. Annoncée par le président de la République, il y a quelques mois, cette mesure vient mettre un bémol à des années de gel des augmentations salariales dans un secteur des plus importants dans le pays, en matière de masse salariale. Certains spécialistes vont jusqu'à s'interroger sur les ressources budgétaires, qui devront financer cet immense gisement de salaires. Pour ces spécialistes, «seule une politique de plein emploi est à même de renverser la barre et de produire de la richesse supplémentaire».