Tamazight ce n'est pas que Yennayer! «C'est un combat de 365 jours par an, 24h/24 pour la promotion identitaire, linguistique et culturelle de Tamazight», a soutenu le secrétaire général du Haut commissariat à l'amazighité, Si El Hachemi Assad. C'est dans ce sens que ce militant de la cause berbère a fait que les festivités officielles de Yennayer 2972 ne se cantonnent pas dans l'aspect folklorique. En plus, diverses activités culturelles et des soirées artistiques, animées par des troupes issues de différentes régions du pays, il y a eu d'importants colloques et de rencontres scientifiques, qui vont dans le sens de la promotion de l'identité nationale. À l'exemple du séminaire, lundi, sur «l'habitat traditionnel en Algérie, des temps anciens à aujourd'hui». Animé par des experts, il est revenu sur les spécificités de chaque région à même de permettre d'imprimer un cachet urbanistique bien de chez nous aux futurs projets appelés à être suivis dans les différentes régions du pays. Les recommandations de ces workshops vont être publiées par le HCA, afin qu'elles puissent servir, dans le futur, comme réfèrent scientifique. Il y a eu aussi des formations au profit des jeunes de la région, notamment en matière de cinéma et d'enseignement de tamazight. Un cours expérimental sur Yennayer et sa dimension de l'attachement de l'homme à la terre, a été enseigné au niveau des établissements scolaires de la capitale de l'Ahaggar. Cette première expérience devrait être élargie à travers les 58 wilayas du pays. Le HCA, qui a fait intervenir les différents variants linguistiques de tmazight, est allé à la rencontre des écrivains et des poètes qui utilisent cette langue nationale et officielle. Si El Hachemi Assad a écouté leurs doléances et s'est engagé à aider ces derniers, notamment en leur permettant de publier leurs oeuvres. Une grande offrande de livres a été versée au profit du centre universitaire Aménokal El Hadj Moussa de Tamanrasset. Près de 2 000 livres, représentant 631 titres, ont été acheminés de la capitale vers «Tam». Néanmoins, le HCA a réussi un «gros coup» en renouvelant son mémorandum d'entente avec le ministère de la Culture et des Arts. Cet accord a pour but de soutenir et d'accompagner le HCA dans l'édition et la traduction de livres en langue amazighe. Il doit aussi soutenir l'organisation de forums, de colloques et d'événements littéraires, le développement du théâtre et du cinéma amazighs: Les deux parties se sont aussi mises d'accord pour travailler en partenariat, afin de valoriser le patrimoine matériel et immatériel amazigh. De plus, il est question de former des commissions paritaires pour assurer la mise en oeuvre et le suivi de l'Entente. Le Haut commissariat à l'amazighité a également signé une convention avec l'université de Tamanrasset. «La convention concerne divers domaines de recherche, liés au développement de tamazight et au «renforcement» des nouveaux acquis obtenus par cette langue comme étant un des fondements de l'identité nationale algérienne», a précisé le SG du HCA. Le clou de cette semaine de l'amazighité a été la remise du Prix du président de la République en littérature et langue amazighes. 8 lauréats ont été distingués pour cette seconde édition, lors d'une soirée spéciale qui s'est tenue, hier soir, au niveau de Dar El Imzad à Tamanrasset. Leurs travaux se sont articulés autour de quatre grands axes, à savoir la littérature et la linguistique amazighes, le patrimoine immatériel et les recherches technologiques et numériques. Nous y reviendrons dans notre prochaine édition. En tout cas, une chose est sûre: le combat pour tamazight sort grandi de cette belle semaine de l'identité algérienne...