Coprésidant dans la ville tunisienne de Kef, avec la cheffe du gouvernement tunisien, Najla Boudene, la cérémonie de commémoration du 64e anniversaire des événements de Sakiet Sidi-Youssef, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer les exactions de ce qu'était la France coloniale. « Ce bombardement a démontré au monde, à l'époque, la barbarie du colonialisme français», a affirmé le Premier ministre dans son discours. Pis encore, estime Aïmene Benabderrahmane, qui souligne que ce bombardement a, également, confirmé « la brutalité de ses méthodes et politiques oppressives envers les peuples», aspirant à la liberté et à l'indépendance. Néanmoins, souligne le chef de l'Exécutif, «ces événements ont contribué à attirer l'attention de l'opinion internationale sur l'organisation et la force de la révolution algérienne, et sur sa réussite à déstabiliser le colonisateur qui a mobilisé toutes ses capacités militaires pour l'éteindre». Accompagné à cette occasion par les ministres de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud, et des Moudjahidine, Laïd Rebiga, le premier responsable du gouvernement et son homologue tunisienne se sont recueillis devant la stèle commémorative érigée en la mémoire des victimes des événements de Sakiet Sidi Youssef. Dans son discours, Aïmene Benabderrahmane a souligné «l'image de solidarité et du sacrifice entre les deux peuples frères». À cet égard, le chef de l'Exécutif a indiqué qu «en ce même jour de 1958, les peuples algérien et tunisien ont voulu écrire une page glorieuse». Une page gravée en lettres d'or dans leur histoire commune. Une page illustrant la cohésion et l'entraide de deux peuples dans leur quête de défense des valeurs de liberté et de dignité. Car, argumente le Premier ministre, «les deux peuples étaient mus par la conviction que la force et la profondeur des liens entre les deux pays et les deux peuples ne peuvent être atteints par l'arrogance de l'occupant». Pour Aïmene Benabderrahmane, «les sacrifices de nos vaillants chouhada tombés lors de ces massacres odieux, resteront une source d'inspiration pour les prochaines générations pour qu'elles puissent saisir le véritable sens de la fraternité et de la solidarité», réitérant «la forte volonté de l'Algérie» et sa détermination à renforcer «les liens de coopération entre les deux pays». Dans cet ordre d'idées, le chef de l'Exécutif a souligné que sa présence «pour célébrer l'immortel anniversaire de cette épopée héroïque est instiguée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune» qui veille à donner aux relations bilatérales « un caractère spécial et privilégié au regard des liens de fraternité, de bon voisinage, d'histoire et de destin communs liant les deux pays». Dans ce sens, le Premier ministre a rappelé les engagements pris récemment par les présidents des deux pays de renforcer la coopération bilatérale dans les domaines politique, économique et culturel. «De même que nos sangs se sont mélangés, hier, au nom de la liberté et de la dignité, nos efforts s'unissent, aujourd'hui, pour construire des relations de coopération particulières et exceptionnelles entre l'Algérie et la Tunisie», a-t-il insisté. Une coopération placée parmi les priorités de la Haute Commission mixte algéro-tunisienne et qui fera l'objet de concertation et de coordination continues entre les deux gouvernements. «La priorité est la réalisation du développement et de l'intégration entre les régions frontalières algérienne et tunisienne», a-t-il indiqué. Et ce, à travers, a-t-il précisé, «l'adoption de nouvelles visions et le lancement de projets de développement innovants qui seraient plus réalistes et bénéfiques aux habitants de ces régions», notamment au niveau des zones frontalières. Signalons que le Premier ministre devrait inaugurer plusieurs projets de développement dans les communes frontalières de la wilaya de Souk Ahras.