C'est dans la douleur que se constituent les relations exceptionnelles. Les liens entre l'Algérie et la Tunisie en sont un exemple concret. Des liens symbolisés par les événements de Sakiet Sidi Youssef. Des évènements comptant parmi les crimes coloniaux imprescriptibles à l'instar des essais nucléaires dans le sud algérien. Des événement ayant établi une cohésion et une synergie entre les deux peuples frères, algérien et tunisien. Une union scellée par le sang, un jour de 8 février 1958 et qui s'est renforcée au fil des jours et des années. Une page douloureuse de l'histoire commune. Une page qui sera revisitée demain à l'occasion du 64e anniversaire des événements de Sakiet Sidi Youssef de cette 64e tragédie commune à l'occasion de la visite de deux jours du Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, selon un communiqué des services du Premier ministère. Une occasion renouvelée de souligner les liens de fraternité unissant les deux pays. D'autant que cette commémoration intervient dans un contexte particulier marqué par la crise sanitaire, économique, financière. Une commémoration devant constituer une source d'inspiration pour s'imprégner des valeurs de sacrifice, de solidarité, d'entraide et de complémentarité. À cette occasion, le Premier ministre devrait coprésider avec son homologue tunisienne, Najla Boudene, la 22e réunion de la Haute commission mixte algéro-tunisienne dont l'ordre du jour a été au centre de la visite, en décembre dernier, de Benabderrahmane à Tunis. Pour la circonstance, le Premier ministre sera accompagné d'une importante délégation ministérielle comprenant les ministres de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, et des Moudjahidine et des Ayants droit. Une réunion s'inscrivant dans le sillage des recommandations des présidents algérien, Abdelmadjid Tebboune, et tunisien Kaïs Saïed, émises lors de la visite de Tebboune en Tunisie, au cours de laquelle l'Algérie avait réitéré son soutien, notamment sur le plan économique, sanitaire et politique à la Tunisie. Une manière de booster la coopération bilatérale d'autant que la Haute commission mixte ne s'est pas réunie depuis mars 2017. Alger a bien conscience que la question économique et sociale est fondamentale pour la stabilité de la Tunisie et, partant, pour la Sécurité nationale de l'Algérie. D'où la nécessité de la mise en place d'un partenariat économique entre les deux pays. Aussi, les deux parties devraient se pencher sur le suivi des accords de coopération et mémorandums d'entente signés entre les deux parties à l'occasion de la visite,en décembre 2021, du président de la République Abdelmadjid Tebboune en Tunisie. Il sera également question des dossiers de suivi du développement des zones frontalières et des relations économiques et commerciales actuelles, des mécanismes d'activation d'un certain nombre d'accords que les pays avaient signés antérieurement et dont la mise en oeuvre a été perturbée pour diverses raisons. Les projets de restructuration de la raffinerie de Bizerte, le partenariat entre la Société tunisienne de l'électricité et du gaz et la Sonelgaz, la technopole de Tozeur à la frontière algérienne avec la ville de Oued Souf sont autant de projets à concrétiser. Lors d'une conférence de presse conjointe avec le président tunisien, le chef de l'Etat a souligné la volonté de l'Algérie et de la Tunisie de «relancer la coopération bilatérale dans divers domaines», pour parvenir à «une intégration économique et des perspectives communes et unifiées».