Les cahiers des charges relatifs au projet de réalisation de centrales solaires photovoltaïques d'une capacité totale de 1.000 MWc, seront délivrés à partir de ce jeudi, nous a confié, hier, le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, le professeur Benatou Ziane. «Nous comprenons parfaitement l'impatience des investisseurs... Nous leur donnons rendez-vous pour, jeudi, pour le retrait des cahiers des charges. Nous avons fait face à des situations d'ordre technique que nous avons résolues totalement. Nos équipes ont travaillé d'arrache-pied, conjointement avec nos collègues du secteur de l'énergie, à un rythme insoutenable, afin de libérer le cahier des charges», nous confiera le ministre qui a tenu à remercier son collègue Mohamed Arkab,ministre de l'Energie et des Mines. Le projet qui a focalisé l'attention et suscité moult interprétations ces dernières semaines, devra être libéré dès que les opérateurs auront satisfait aux clauses des cahiers des charges soumis. Le ministre de la Transition énergétique nous a confié que «des courriers électroniques ont été adressés à l'ensemble des opérateurs qui ont soumissionné, afin de les inviter à retirer les cahiers des charges». De son côté, le conseiller du ministre, Djillali Kinane nous a expliqué que «les réajustements apportés au cahier des charges, ont été nécessaires, afin de combler des vides repérés dans la mouture initiale... Ce sont des réajustements d'ordre technique», nous dira-t-il. En fait, au ministère de la Transition énergétique, on semble prendre le temps nécessaire afin d'éviter les erreurs du passé, comme ce fut le cas pour les cahiers des charges des stations de dessalement de l'eau de mer, il y a quelques années encore. Selon notre interlocuteur, les responsables du secteur ont pris le temps nécessaire, afin de procéder à des réaménagements sur le cadre juridique de manière globale. «En vérité, le cahier des charges est fin prêt depuis des mois déjà. Seulement, il y a des éléments nouveaux qui ont imposé une révision des clauses. Je vous cite l'exemple du titre carbone, qui a focalisé notre attention et qui a nécessité quelques réaménagements éclair. Un cas qui réclame de notre part, des décisions souveraines». Selon les informations que nous avons pu recueillir auprès des différents responsables concernés, il s'agit de clauses de souveraineté, notamment pour ce qui est des différents statuts des intervenants, de manière à alléger la pression sur le Trésor public. Les responsables du secteur de la transition énergétique veulent, en fait, éviter au pays des pertes en taxes et en droits qui pourraient lourdement affecter les exportations d'hydrocarbures et autres corollaires. «Nous devons nous parer des mesures alternatives nécessaires, afin de prendre les devants en matière de mise à jour et de compensations dans pareils projets», dira Djillali Kinane évoquant les dividendes à récolter et à saisir des différents protocoles et ratifications auxquels a adhéré notre pays... «C'est fondamental», s'exclamera-t-il. Il convient de préciser, par ailleurs, que le projet «Solar 1.000» devra renforcer le taux d'intégration, à travers des clauses franches, quant à la consommation des produits locaux, en matière de câbles, les onduleurs qui vont bientôt être disponibles à Sidi Bel Abbès, etc. «Nous visons un taux d'intégration qui va dépasser les 60%... Il y a également les risques liés à l'évolution technologique que nous devons prendre en considération. Nous ne pouvons pas négliger ces paramètres, au risque d'en subir les conséquences. Or, quand on s'engage avec des investisseurs, c'est pour une période de 25 années», renchérit notre interlocuteur. Il y a lieu de rappeler, dans ce cadre, que le nombre des opérateurs ayant postulé, pour le moment, pour retirer les cahiers des charges avoisine 70. À rappeler que le projet consiste en la constitution de Sociétés de Projet (SPV) chargées de réaliser un projet de centrales solaires photovoltaïques d'une capacité totale de 1.000 MWc, réparties sur le territoire national, en lots de 50 à 300 MWc chacune, est-il indiqué dans le document de l'appel d'offres. Par ailleurs, les sites destinés à l'implantation des installations de ces centrales seront mis à la disposition des SPV par la Société algérienne des énergies renouvelables dénommée Shaems, Spa, chargée par le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, du traitement de cet appel d'offres, précise la même source. L'appel d'offres stipule que le projet «est ouvert à toute personne physique ou morale, seule ou en groupement, qui mobilise les financements nécessaires à la réalisation de ce projet, justifie de références avérées dans le développement et le montage de projets de centrales de production indépendantes d'électricité (mode IPP, notamment, de sources renouvelables), et dispose également de capacités pour l'exécution de toutes les prestations requises pour ce type de projet». Notons qu'à l'issue d'une réunion conjointe, tenue jeudi entre les deux ministres, de la Transition énergétique et celui de l'Energie et des Mines, élargie aux cadres supérieurs, directeurs centraux et représentants des agences et sociétés du secteur, des décisions importantes ont été prises.