Projet phare du gouvernement: la transition énergétique est sous les feux de la rampe. Communiqués, sorties médiatiques se succèdent sans que l'on puisse voir clair dans cette affaire qui pourtant engage l'avenir du pays. Les choses sont évidentes. Rien n'a encore bougé alors que, semble-t-il, on se bouscule au portillon pour participer à sa concrétisation. En matière d'exploitation et d'exportation d'hydrogène vert notamment. «Compte tenu de la demande mondiale, l'Algérie a la pole position en matière d'exploitation et d'exportation de l'hydrogène vert», a affirmé, hier sur les ondes de la chaîne 3, M'hamed Hammoudi, chef de cabinet au ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables. De grandes entreprises étrangères (italiennes, turques, chinoises et allemandes), ayant d'importants moyens technologiques dans le domaine des énergies renouvelables auraient affiché leur volonté d'investir en Algérie. «La concurrence est tellement présente entre ces entreprises que chacune d'elles veut présenter le meilleur dossier», a souligné l'invité de la rédaction de la Radio nationale, qui a dans la foulée annoncée que «l'ouverture des plis de l'appel d'offre est pour bientôt». Ce n'est apparemment pas le même son de cloche qui a été donné par la Société algérienne des énergies renouvelables (Shaems). Chargée de la gestion de la réalisation du projet de réalisation des centrales photovoltaïques de 1000 mégawatts, elle avait décidé de proroger l'avis de l'appel d'offres le concernant. Cette décision de prorogation de délai «fait suite à la demande des investisseurs nationaux et internationaux participant au projet Solar 1000 MW, souhaitant approfondir leurs études techniques et financières», avait expliqué Shaems dans un communiqué publié le 16 juin. Cafouillage? Peu importe. Sauf que ces projets toujours en stand-by ne butent pas vraisemblablement sur une bureaucratie régulièrement pointée du doigt. «II a fallu accélérer la cadence de l'ajustement de la réglementation sur l'ensemble des projets, au niveau de tous les secteurs concernés», a fait remarquer le chef de cabinet au ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables qui a indiqué qu' «un travail supplémentaire est en train de se faire dans ce sens, pour mettre à niveau ces lois, suivant les changements qui interviennent à l'échelle internationale». On n'est apparemment pas encore sorti de l'auberge. Les pouvoirs publics voient quant à eux la question de l'autre bout de la lorgnette et focalisent sur une pole position de l'Algérie en matière d'exploitation et d'exportation de l'hydrogène vert. Il faut cependant souligner qu'occuper une pole position ne signifie pas que l'on a gagné la course et ne garantit même pas une place sur le podium. L'hirondelle va-t-elle faire le printemps? Le «BMS» émis par le ministère de la Transition énergétique et des énergies renouvelables ne l'indique pas. On en est encore au stade des effets d'annonces. Alors que l'opinion publique attend du concret. Sortir de la dépendance du secteur pétro-gazier est devenu vital. L'alternative est de rentrer de plain-pied dans les énergies renouvelables. Le cap étant fixé il ne reste plus qu'à concrétiser les objectifs qui ont été fixés. Il faut rappeler que l'Algérie qui a pour objectif de diversifier ses sources énergétiques à travers un programme de développement des énergies renouvelables permettant la production de 15000 MW d'électricité à l'horizon 2035, dont 4000 MW d'ici à 2024, a programmé la réalisation de centrales photovoltaïques, qui doivent produire 1000 MW. 11 sites pour la réalisation du projet de «Solaire 1000», qui comprend des stations de production d'énergie solaire d'une capacité globale de 1000 mégawatts, ont été retenus. Leur concrétisation est impatiemment attendue...