Le dossier des énergies renouvelables s'est invité au Conseil des ministres présidé, dimanche dernier, par le chef de l'Etat. C'était inévitable. Il avait fait l'actualité ces derniers jours après l'annonce du report de l'avis d'appel d'offres pour la réalisation de centrales photovoltaïques de 1000 mégawatts en énergie solaire photovoltaïque, prévu pour le mois en cours. Le délai de remise des offres par les entreprises voulant participer au projet de production de 1000 mégawatts en énergie solaire photovoltaïque dénommé «Solar 1000 MW» a été prorogé, avait indiqué le communiqué publié le 16 juin par la Société algérienne des énergies renouvelables (Shaems) chargée de la gestion de sa réalisation. Il se retrouve de facto réactivé suite à l'intervention du président de la République. «L'Algérie oeuvre, grâce à ses compétences et ses capacités naturelles et financières, à diversifier ses sources d'énergie, notamment l'énergie propre, ce qui ouvre la voie aux start-up pour investir ce créneau, à travers la sous-traitance dans diverses spécialités», a souligné Abdelmadjid Tebboune en s'adressant à ses ministres leur ordonnant de «s'orienter conformément à un programme étudié vers la production de l'hydrogène vert et de l'énergie solaire». Le premier magistrat du pays a, à cet effet, décidé l'exclusion du foncier agricole, situé dans les zones stratégiques, de l'exploitation dans des projets d'énergies renouvelables. Des mises au point qui mettent le gouvernement au pied du mur. Toutes les conditions (financières, ressources naturelles, humaines...) sont réunies pour que le pays ne rate pas cette «révolution», celle de la transition énergétique qui réduirait sa dépendance au secteur pétro-gazier et faire un grand saut vers les énergies propres en produisant de l'énergie à partir de l'hydrogène, notamment. Théoriquement l'Algérie est sur le point de franchir le pas. Un projet de production d'énergie à partir de l'hydrogène en partenariat avec des entreprises allemandes avait été annoncé par le ministre de l'Energie et des Mines. Les moyens de mettre en place un partenariat stratégique entre les deux pays dans le cadre de l'échange de technologies, notamment en matière de développement des énergies renouvelables et de l'hydrogène en Algérie, ont été évoqués, le 13 juin dernier, par Mohamed Arkab, lors d'un entretien avec la ministre adjointe aux Affaires étrangères de la République fédérale d'Allemagne, Katja Keul. «La réalisation, à titre d'essai, d'un projet d'hydrogène en Algérie avec des compagnies allemandes, qui sera suivi par un projet industriel pour la production d'énergie à partir de l'hydrogène» est au programme, a révélé le successeur de Abdelmadjid Attar. Le pays en a les moyens. Doté d'un exceptionnel potentiel solaire, il est bien placé pour produire de l'hydrogène vert et à des coûts très compétitifs, de surcroît. «Grâce à son potentiel considérable en énergie solaire, ses importantes ressources en gaz naturel et les infrastructures de distribution associées, l'Algérie est bien placée pour produire l'hydrogène vert et éventuellement bleu (à partir du gaz naturel avec capture et stockage de carbone) à des coûts très compétitifs», avait indiqué, le 23 avril 2022, le Commissaire aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique, Noureddine Yassaa. Il faut rappeler que le président de la République avait affirmé, le 24 février 2022 à l'occasion de la célébration du 51e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, que l'Algérie était capable de devenir «un acteur clé» dans le domaine de l'hydrogène vert. Il serait impardonnable de rater une telle opportunité...