Il possède un hôtel de quatre étoiles et un autre de trois étoiles, en plus d'un centre de bien-être, sport et culture où l'on retrouve un petit théâtre et une piscine semi- olympique, mais aussi l'espace muséal renfermant les croquis (reproductions) d'Yves Saint Laurent. M. Affane pense à tout. Sa démarche se veut culturelle, mais citoyenne. Récemment, il vient de réhabiliter le nom d'Yves Saint Laurent par deux moyens. D'abord via l'espace muséal qui se situe au niveau du centre Liberté/ Evasion. Cet espace se décline en quatre thématiques et surtout une riche collection de croquis. On y découvre en entrant, d'abord les revues de mode originales d'époque (des années 1930 aux années 1960), sa mère en lisait beaucoup. À l'intérieur dudit espace, on y trouve 400 reproductions de maquettes de poupées qu'il faisait (entre 53 et 54), et de dessins, notamment des croquis de décors et costumes de théâtre qu'il a fait lors de son adolescence, jeune il hésitait en effet, entre la haute couture et les décors de théâtre. Il avait fait aussi l'illustration du texte de Madame Bovary de Flaubert où il avait illustré la pièce et la récrit de ses propres mains. À côté, on y découvre un espace de projection nouvellement inauguré où sera projeté un film de 13 mn sur la rénovation de la résidence familiale avec une petite vidéo qui retrace la vie oranaise d'Yves Saint Laurent. D'autres croquis de l'adolescent qu'il était (de 12 à 16 an) sont égalent discernables. On y découvre le diable qu'il s'est plus a dessiner quand il était jeune. «On projette d'ouvrir une école de danse et de musique au sein même de cet étage. Des photos comme archives «L'espace muséal est provisoire. Il sera remplacé par la danse et la musique. L'activité initiale prévue», nous confiera l'architecte Youcef Fernane, l'homme qui a supervisé les travaux dans les deux lieux. Et ce second lieu est la résidence familiale d'Yves Saint Laurent dont M. Affane a décidé de restaurer. Un projet qui remonte à une vingtaine d'années. Pour l'espace muséal il faut compter 200 DA l'entrée, tandis que la maison familiale, 1000 DA, à réserver sa place, à l'hôtel Liberté. Direction donc au quartier populaire dit le «Plateau», ou Plateau Saint-Michel, actuellement Adda ben Aouda.. Cette maison ayant appartenu à la 3eme famille qui y a séjourné était dans un sale état, nous a-t-on affirmé. Le résultat est stupéfiant. Au caractère haussmannien, cette villa de deux niveaux, où est né, un certain 1er août 1936, celui qui deviendra un célébrissime couturier, ne laisse pas indifférent. Il est bon à noter qu'Yves Donat Mathieu-Saint-Laurent, y a passé ses dix-huit premières années de sa vie et y a dessiné près de 300 000 croquis. À l'entrée, ce sont les photographies de familles à Oran qui y sont accrochées au mur. «Il s'agit là, de la base sur laquelle nous nous sommes appuyés pour notre décoration intérieure avant de créer notre concept d'aménagement». Un style d'art déco sur lequel l'architecte Youcef Fernane a travaillé pour reconstituer chaque chambre de cette magnifique maison qui respire le vintage et ce, dans un esprit des plus harmonieux. Du théâtre à la haute couture Sur les photos, nous découvrons aussi les lieux que le jeune Yves a fréquentés à Oran, tels le Lycée Pasteur, l'école des beaux-arts etc.... Tout a été niché de façon minutieuse chez les antiquaires. «La mémoire des lieux est préservée car on a essayé de faire comme à l'identique, et ce en reconstituant le bureau, le salon et la salle à manger avec le sol, les carreaux de ciment et la boiserie. « Pas mal de choses ont été refaites par des artisans locaux.» fera remarquer Youcef Fernane. À noter que le père d'Yves Saint Laurent possédait des salles de cinéma et son grand-père était avocat d'où la vieille machine à écrire... La maison avait été construite par l'arrière- grand- père. L'on sent ainsi le bon goût à l'ancienne qui s dégage de cette maison qui appartenait à des notables de la ville d'Oran. Notons que deux chambres de «prestige» ont été crée,s pour accueillir les amoureux du design et les créateurs de mode. Ils auront le privilège de passer la nuit «à titre exceptionnel», dans cette sublime résidence. En bas, nous découvrons l'atelier où le jeune Yves Saint Laurent dessinait des croquis de modèles, réalisés entre ses douze et dix huit ans. On y redécouvre en photos les lieux qu'il avait fréquentés, en étant jeune, notamment le théâtre, mais aussi les maquettes. Parmi les objets ayant appartenu à la famille d'Yves Saint Laurent, on relèvera cette «niche de téléphone», offerte par la famille Mansouri, la première famille qui a succédé aux Saint Laurent. À rappeler qu' après Oran, où Yves Donat Mathieu-Saint-Laurent est né et a passé son adolescence, il partit à Paris pour travailler chez Dior. Doué d'un talent certain, il y restera jusqu'à remplacer Christian Dior à la mort soudaine du couturier. C'est dire que son destin était tout tracé et ses assises oranaises ont dû y etre pour quelque chose....