Cette aisance financière, couplée à la stabilité retrouvée sur le front social et sécuritaire, ouvre la voie au redressement de l'économie nationale. L'Algérie nouvelle est en marche. Les grands projets mis en veilleuse des décennies durant sont relancés. L'aéroport d'Alger, l'autoroute Est-Ouest, le métro et le tramway de la capitale, la rénovation des lignes de chemin de fer et le lancement des lignes électrifiées en plus de l'accélération du rythme de construction des logements sont les points inscrits sur la feuille de route de l'actuel gouvernement. L'intronisation de Belkhadem à la tête de l'Exécutif a donné lieu à un recentrage des préoccupations sur les dossiers touchant directement le quotidien des citoyens. L'augmentation des salaires n'est plus un sujet de dissertation entre les partenaires du front social et le gouvernement. Le problème est définitivement résolu. Ce qui renforce davantage «le rétablissement de la stabilité et de la sécurité du pays» comme l'a noté le président du MSP vendredi dernier. Ajouté à la décision du président de la République qui a émis des réserves au sujet de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, cela donne l'effet d'une reprise en main des rênes du pays, sur le plan économique et politique. L'Algérie n'est plus l'otage des directives du FMI comme l'a souligné Louisa Hanoune dans une déclaration au lendemain de la décision prise par le président de suspendre cette loi qui écorche la souveraineté nationale sur les richesses naturelles du pays. Bouteflika s'est même interdit le droit de brader les richesses du pays, estimant que la génération qui a libéré le pays, même si elle n'a pas pu réaliser le rêve de hisser l'Algérie au rang des pays développés, est appelée à préserver ses richesses pour les futures générations. L'Algérie n'est plus à la portée des griffes du FMI. Les réserves de change ont atteint des niveaux historiques jamais égalés dépassant le seuil des 64 milliards de dollars. Cette aisance financière couplée à la stabilité retrouvée sur le front social et sécuritaire, grâce à la politique de la réconciliation nationale, ont ouvert la voie au redressement de l'économie nationale. Les récentes décisions de baisser les niveaux de taxation contenues dans la loi de finances complémentaire 2006, sont des mesures à même d'encourager l'afflux d'investisseurs encore réticents à pénétrer le marché algérien en plein essor. Seul point noir à retenir dans le tableau, l'entêtement des groupes terroristes à maintenir des foyers d'insécurité dans certains coins du territoire national pour marquer une présence symbolique en décalage avec la réalité de la société algérienne de 2006 préoccupée par son cadre de vie. Le terrorisme ne fait plus recette et la recrudescence d'actes terroristes à l'approche de la fin de la période de grâce (mois de juillet) accordée par la charte nationale aux activistes armés ne peut remettre en cause «la réussite de cette politique» comme l'a précisé le président du MSP, invité de la rédaction de l'Expression la semaine passée. Même si l'ex-numéro un du GIA, aujourd'hui élargi dans le cadre de cette même charte, Abdelhak Layada en l'occurrence, tente de se replacer sur l'échiquier politique national en remettant sur le tapis la lancinante question du retour du FIS sur la scène. Le débat sur l'amendement de la Constitution ne semble pas prendre en considération cette préoccupation de certains cercles islamistes qui nourrissent encore l'espoir de retrouver leurs droits politiques pour investir le terrain. Comptant davantage sur une sortie du président de la République, seule autorité à prendre une telle décision non prévue par les textes de la Charte nationale. Cette dernière indique clairement la fin de mission aux politiques de l'ex nébuleuse islamiste et aux chefs de guerre qui ont pris les armes contre les institutions de la République. Entre l'espoir nourri par les cadres du FIS-dissous et les responsables des groupes armés de revenir au champ politique et la déclaration du président qui a traité les repentis et les élargis, dans le cadre de la charte nationale pour la paix et la réconciliation, ayant commis des meurtres, le fossé ne peut être comblé par des déclarations d'intention. Le président de la République est appelé à confirmer ses intentions sur la question, s'il ne l'a déjà fait. Une question mérite quand même d'être posée: d'où les ex-cadres du FIS puisent-ils cette énergie qui fait vivre, en eux, l'espoir d'un retour probable sur la scène politique? Sachant que la politique reste toujours l'art du possible, peut-on s'attendre de la part du président à une sortie qui fera appel à la vox populi pour trancher sur la question?