Au centre des actions de réformes, le développement local demeure l'un des axes centraux de la relance économique. Sous l'impératif de doter les collectivités locales de nouveaux paradigmes de gestion, l'accompagnement juridique s'impose comme base incontournable pour la concrétisation de cette vision nouvelle. C'est dans cette optique que le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Brahim Merad, a précisé, lundi à Alger, lors de l'ouverture du 5e congrès annuel du Réseau Moyen-Orient et Afrique du Nord de recherche en administration publique que «la nouvelle approche contenue dans le programme du président de la République, a mis en exergue la place des collectivités locales dans les politiques publiques. Elles bénéficient, désormais d'un soutien plus important en termes de gouvernance, à travers la révision des Codes communal et de wilaya pour cadrer avec les nouvelles exigences de gouvernance». Au-delà de l'importance du passage a une autonomie économique et financière, reflétant l'émergence d'une gestion basée sur la rentabilité et sur la valorisation des richesses, le développement local reste tributaire d'une législation forte, consacrant un profond changement dans le statut des élus. Car il est indéniable que ces derniers demeurent dans le besoin de plus de prérogatives, et d'une association solide aux sphères de décision. Autrement dit, les élus seront les plus adaptés à évaluer les défis qui les attendent, et à adopter les méthodes, les moyens pour les relever. Ce ne sont là, que les effets d'une décentralisation indispensable pour l'application des politiques publiques. Cela étant, a elle seule, la décentralisation ne représente que le premier pas d'une longue réforme, dont les résultats seront proportionnels aux changements constatés par le citoyen, notamment en matière de qualité du service public. C'est précisément sur cette première base que se construiront les nouvelles règles de gestion, et surtout les nouvelles voies de développement et de croissance. Dans ce sillage, le ministre a tenu à souligner que «le président de la République a tracé un programme spécial pour les zones d'ombre dans le but de réduire les disparités entre les différentes régions. Réalisant plus de 29.610 projets à travers 10.877 régions en faveur de 6.2 millions d'habitants pour une enveloppe financière globale de l'ordre de 337 milliards de dinars en attendant le parachèvement du programme, dont le taux de réalisation a atteint les 90%». D'où l'importance, aujourd'hui, de la révision des Codes communal et de wilaya, qui viendront parachever le travail consacré au processus de renouvellement des institutions, en conférant à la gestion des collectivités locales, une nouvelle impulsion, un nouveau statut, et une force d'action inédite. C'est dans ces termes, que le ministre a expliqué que «le soutien de l'Etat aux collectivités locales a touché la réduction de la fracture numérique entre les zones rurales et les villes et les catégories de la société à travers l'adoption de nouveaux programmes permettant à l'Algérie d'instaurer les leviers d'application des approches modernes de développement local initiées par le président de la République».Il va sans dire, que cette évolution vers une gouvernance efficiente reste tributaire d'une avancée notable en matière de numérisation de l'administration. Seule alternative contre les effets de la corruption et de la bureaucratie, cette dernière permettrait de mettre les collectivités locales sur les rails de la modernité et de la performance. À ce titre, Merad a souligné, que «le principal défi pour les collectivités locales est de remporter le pari de l'utilisation de la technologie dans l'instauration d'un système capable de valoriser les ressources des territoires et réaliser la complémentarité entre les différents intervenants».