Le royaume du Maroc n'en finit pas d'étonner le monde par sa riche collection de scandales qui défient toute morale et éthique. Il y a quelques jours, le Royaume a été impliqué dans un retentissant scandale de corruption au sein du Parlement européen. À la suite d'une enquête déclenchée par le parquet fédéral belge une quinzaine de députés européens ont été mis en cause dont certains ont avoué avoir fait partie d'une organisation utilisée par les services secrets de Rabat. Les masques sont tombés et le roi est nu! On a maintenant la preuve formelle que la corruption est la pierre angulaire de la diplomatie du Makhzen. Des méthodes utilisées avec un culot monstre et un rare cynisme par le Maroc pour violer la légalité internationale et légitimer son occupation du Sahara occidental à travers le versement de pots-de-vin en Europe et en Afrique. Cette affaire réouvre deux dossiers. D'abord la question sahraouie, un dossier que le royaume pensait avoir définitivement clôturé avec le soutien de l'administration de l'ancien président américain. Or, la décision de Trump de reconnaître «la marocanité du Sahara occidental» est une violation flagrante de la charte de l'ONU et de la légalité internationale, de l'avis des experts internationaux. La démarche américaine, unilatérale, entrave les efforts de la communauté internationale visant à trouver une solution pacifique au conflit entre la République sahraouie et le royaume du Maroc. Le deuxième dossier qui interpelle expressément la communauté internationale est cette grave inflation de scandales. Il y a quelque chose de pourri dans le royaume de l'Ouest. Ces révélations en disent long sur les entrailles du régime monarchique. Elles ne mettent pas seulement en lumière les pratiques mafieuses du Makhzen mais démontent un système qui conduit le peuple marocain à engraisser, à son corps défendant, des députés européens pour servir une cause colonialiste. Ce n'est pas la première révélation. Il y a une année, un document officiel de l'ambassade marocaine à Dakar, a fuité sur les réseaux sociaux. Le document en question notait que l'ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, percevait de conséquentes sommes d'argent au siège de l'ambassade du Maroc au Sénégal en guise de rétribution à sa coopération avec le Makhzen. Le même contenu révèle les tentatives et méthodes du régime marocain de marchander l'affaire du Sahara occidental avec certains pays et parties qui n'ont pas hésité à enfreindre les lois internationales, en particulier ce qui est stipulé dans l'Acte constitutif de l'Union africaine (UA), allant jusqu'à annoncer l'ouverture de consulats dans les territoires sahraouis occupés. En s'appuyant sur des lobbys séduits a coup de millions d'euros, le Makhzen bénéficie ainsi de la complaisance de certaines capitales occidentales. Mais jusqu'à quand la communauté internationale, va-t-elle fermer les yeux et cautionner les dérives du Maroc? Rappelons-nous du cas de l'ancien chef d'Etat panaméen, le général Manuel Noriega décédé en 2017. Agent de la CIA, ami du cartel colombien de la cocaïne, Noriega qui a régné sur le Panama de 1983 à 1989, avait fait de son pays une plaque tournante du blanchiment d'argent et un eldorado pour les narcotrafiquants. L'homme avait bénéficié du soutien américain ainsi que d'autres pays européens, indispensable alors pour leurs politiques, mais dès qu'il devient encombrant, une spectaculaire opération «juste cause» est menée par la CIA et Noriega se retrouve derrière les barreaux pour une trentaine d'années. Devant Mohammed VI, Noriega n'est qu'un petit délinquant dont les narcodollars générés par ses trafics relèveraient de simples faits divers. Notre voisin de l'Ouest, en revanche cumule les scandales. Rattrapé par ses magouilles et ses perversions, le Makhzen s'enfonce car il n'est pas à sa première dérive internationale. En plus du trafic mondial de la drogue et du blanchiment d'argent, que dire de l'étendue des actes d'espionnage révélés par le scandale Pegasus. Un puissant logiciel espion israélien, pour le compte du Makhzen qui cible des numéros de téléphone de hautes personnalités politiques, médiatiques et des hommes d'affaires. Où s'arrêteront ces dérives?