Le processus de décolonisation de l'Afrique demeure inachevé sans le droit du peuple sahraoui à son autodétermination. C'est le principe mis en exergue par le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf. Ce dernier s'est exprimé avant-hier à l'occasion d'une cérémonie de célébration de la Journée mondiale de l'Afrique. L'Afrique ne pourra tourner la dernière page du colonialisme qu'en permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable et imprescriptible à l'autodétermination, a-t-il affirmé. Même si la célébration de cette journée a été placée sous le signe des réalisations, de la sécurité et des défis économiques pour le continent, Ahmed Attaf n'a pas manqué de montrer le déni que continue de vivre le peuple sahraoui. Il s'agit d'une tache noire qui rend inachevé les indépendances du continent. «....Nous nous devons de ne pas oublier que nos soeurs et nos frères dans la dernière colonie d'Afrique, au Sahara occidental précisément, attendent notre soutien pour pouvoir exercer leur droit inaliénable et imprescriptible à l'autodétermination», a-t-il déclaré. C'est à cette condition que l'Afrique pourra une fois pour toutes tourner la dernière page de l'histoire du colonialisme odieux, de l'occupation honteuse et du pillage honteux de ses richesses, a insisté Attaf. «Le peuple sahraoui, aspirant à la libération et à l'émancipation, comme tous les autres peuples africains qui l'ont précédé dans l'accession à la liberté et à l'indépendance, nous appelle à l'aide, et nous n'avons pas le droit d'ignorer cet appel», a-t-il rappelé. «C'est un peuple qui réclame justice, et nous n'avons pas le droit de la lui refuser», a soutenu le ministre dans ce qui constitue également un rappel de l'un des principes de la politique étrangère de l'Algérie: le droit des peuples à leurs autodéterminations. Considérant que c'est un peuple qui réclame de l'aide pour mettre fin à l'injustice, à l'oppression et à la domination dont il est victime, Attaf a estimé que les Africains n'ont pas le droit de ne pas lui prêter la main forte qu'il attend... Ahmed Attaf s'est exprimé également sur la situation au Soudan. Il a appelé à ne pas négliger la souffrance des Soudanais à la suite de la crise qui frappe ce pays depuis plus d'un mois où même les trêves d'hostilités entre billégérants ne sont pas respectées. D'où l'appel de Attaf à redoubler les efforts et à coordonner les initiatives de tous les acteurs internationaux et régionaux, afin d'aider à faire sortir Khartoum de la spirale de la violence et du spectre de la division. Sur un autre registre, Ahmed Attaf a affirmé que l'Algérie demeurera un acteur actif et une partie intégrante de l'effort collectif africain visant à relever les défis du développement économique et à concrétiser la vision ambitieuse élaborée dans le cadre de l'Agenda de l'UA. De la même manière qu'elle a contribué, hier, à la décolonisation du continent, l'Algérie affirme, aujourd'hui, son rôle actif pour le développement économique du continent, a-t-il dit. C'est cette approche que l'Algérie s'efforce actuellement de concrétiser à travers l'exécution de projets de développement au profit de plusieurs pays africains frères, a ajouté le ministre. La mise en oeuvre de ces projets est supervisée par l'Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement. Cette agence a été renforcée sur décision du président de la République par une enveloppe financière d'un milliard de dollars. Ahmed Attaf a fait remarquer que l'Algérie s'emploie également à concrétiser cette approche en mobilisant les ressources et les énergies pour parachever la réalisation de projets structurants intégrateurs à caractère régional et continental. Attaf a cité le projet de la route transsaharienne, le gazoduc Lagos-Alger, le projet de la Dorsale transsaharienne à fibre optique, ainsi que le projet routier reliant Tindouf et la ville mauritanienne de Zouerate. Il a évoqué aussi la candidature de l'Algérie au poste de membre non permanent au Conseil de sécurité pour la période 2024-2025 dont des élections se tiendront le 6 juin. Ahmed Attaf a fait savoir qu'elle s'inscrit dans le cadre de son engagement à contribuer, en tant qu'acteur influent, à la prise en charge des défis internationaux. Attaf à l'AG de l'ONU Le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf, est arrivé hier à New York, siège des Nations unies. Cette visite d'Ahmed Attaf s'inscrit dans le cadre de la préparation des élections pour le renouvellement des membres non permanents du Conseil de sécurité, a indiqué un communiqué du MAE. Les élections auront lieu le 6 juin prochain, selon la même source. l'Algérie participe à ces élections en tant que candidate au poste de membre non permanent du Conseil de sécurité au cours de la période 2024-2025. La candidature de notre pays a été préalablement avalisée et entérinée par l'UA, la Ligue des Etats arabes et l'Organisation de la coopération islamique, ainsi que le soutien de nombreux pays frères et amis.