Arrivé avec une heure et demie de retard pour cause de perturbations aériennes, c'est affable et tout sourire que le chanteur libanais, Raghreb Alama, nous est apparu, mardi dernier, à l'hôtel Sheraton où il a animé un point de presse. Escorté de son cousin et manager, Rafaât Alama, organisateur de la soirée caritative qui s'est tenue, hier soir, au sein de ce somptueux hôtel (en plein air). Il serra la main de tous les journalistes avant de regagner son pupitre d'artiste. Au prix de 9000DA la place, c'est à un dîner-gala que le public a été convié, en effet, hier, en assistant aussi à ce concert unique, étrenné d'abord par Rafaât Alama, la chanteuse Sandrine puis par le Rossignol libanais, Ragheb Alama. Rafaât Alama, directeur de la société Angham faniya, l'organisatrice du concert, dira être fière de recevoir, à nouveau, ce monument de la musique arabe et qui a accompagné plusieurs générations dans l'histoire de la musique. Et Ragheb Alama de confier tout son bonheur et sa fierté d'être pour la troisième fois, en Algérie et de rencontrer son public et le pays avec lequel il noue un étroit rapport «historique et culturel». Il confiera d'emblée, venir ici chanter pour la reconstruction du pays du Cèdre, par amour pour son «peuple qui essuie ses larmes.» Abordant l'aspect engagé de ses chansons, le chanteur dira que le Liban est victime de forces occultes extérieures très fortes comme l'a été Rafik El Hariri, en faisant l'objet d'un complot perpétré par des pays étrangers et non la Syrie. C'est pourquoi, en apparence, les Arabes ne semblent pas très solidaires, «or, en vérité, ils sont plus nombreux que ça». Resté pendant 10 jours au Liban au début des bombardements, Ragheb Alama confiera avoir aidé les gens à trouver refuge dans les écoles. «Le combat au Liban était horrible. Une école a échappé à l'attaque d'un missile de deux tonnes, et n'a pas été touchée, grâce à la volonté de Dieu.» Et d'indiquer: «La destruction du Liban dépasse 10 fois plus celle d'Israël». Evoquant son programme musical, interprété hier, l'artiste indiquera, notamment quelques titres de son répertoire engagé à l'instar de Katalou El-Chaâb, Koulouna Lilwatan, Beyrouth Beyrouth et de confier son projet de monter en clip «katalou El-Chab» pour «montrer aux Occidentaux qu'on n'est pas des terroristes». Et de dire: «Quand j'ai entendu les Israéliens dire qu'ils étaient obligés de tuer par autodéfense, permettez-moi de ne faire aucun commentaire, là-dessus!». Affecté, Ragheb Alama dira que c'est «l'injustice dans le monde qui conduit à cette situation et qui fait qu'on nous assimile à des terroristes. Mais le temps corrigera un jour ces erreurs» Enfin, abordant son actualité musicale, le chanteur, après avoir salué son duo avec «son ami et respectueux Faudel» notera son désir de refaire l'expérience, mais, cette fois avec une fille.