Il est incontestable que cette équipe manque de fraîcheur physique. La JS Kabylie n'a pas tardé à retrouver la dernière place du classement de la division1. Sa première victoire de la saison face à l'USM Alger, lui avait permis de céder cette humiliante position au WA Tlemcen mais celui-ci a réussi un coup fumant, jeudi dernier, en venant s'imposer à Alger, dans un match en retard, face à l'OM Ruisseau. Juste de quoi faire un bond en avant et de reléguer la formation, championne d'Algérie, au rôle de lanterne rouge de la compétition. Il faut, cependant, relativiser cette situation dans la mesure où la JSK a trois matches en moins par rapport au tableau de marche du championnat. Sur les trois, deux doivent se jouer à Tizi Ouzou (contre le MCA et l'ASO) ce qui lui permet d'espérer de récolter quelques points susceptibles de l'éloigner de la zone des relégables. Mais nous n'en sommes pas encore là, et, le plus urgent pour le plus titré de nos clubs, c'est de trouver une solution à l'espèce de léthargie qui a transformé les joueurs en athlètes amorphes presque incapables de réagir face à l'adversaire. Au point où la JSK ne fait plus peur même lorsqu'elle joue à domicile. Mercredi dernier, une nouvelle défaite est venue s'ajouter à son triste bilan du début de saison 2006-2007. La pilule fut d'autant plus difficile à digérer que cet échec est intervenu dans une finale de Supercoupe d'Algérie sur laquelle le club de la ville des Genêts comptait beaucoup pour se rassurer et retaper son moral. Or, non seulement il a perdu mais, en plus, il a dû perdre en route deux de ses éléments clés, à savoir Harkat et Zafour, exclus par l'arbitre égyptien du match. Cet épisode a transformé le rendez-vous de mercredi en une aventure cauchemardesque pour le club des Canaris. La seule consolation de cette confrontation fut de nous dévoiler une JSK qui s'est mieux battue que lors de ses précédentes sorties en dépit du fait qu'elle a joué toute la seconde mi-temps en infériorité numérique. Mais d'un point de vue général, la défaite apparaissait comme logique eu égard au nombre d'occasions de buts qui a été en faveur du MCA et de la supériorité territoriale affichée par ce dernier. Nous n'avons pas manqué de noter, ce jour là, que les joueurs de la JSK ont éprouvé énormément de peine à évoluer sur un rythme soutenu. Cela nous a, tout de suite, rappelé les paroles du président de la JSK, Moh Cherif Hannachi qu'il avait prononcées juste avant le match. «Nous attendons avec impatience le mercato et la trêve qui va avec. Nous allons en profiter pour étoffer l'effectif mais surtout il va nous falloir rattraper le retard accusé par les joueurs sur le plan physique». Cette carence, il n'a jamais cessé de nous en parler à chaque fois que nous le rencontrions. Pour lui, tout n'est de la faute que de l'ex-entraîneur, Jean-Yves Chay, celui qui s'était chargé de la préparation d'avant-saison. «Vous le voyez sur le terrain, les joueurs traînent la patte, ajoute-t-il. C'est le signe que sur le plan physique ils sont loin d'être au point». Le président de la JSK aurait dû, également, évoquer le surmenage de ses joueurs. Nous sommes de ceux qui pensent que le footballeur algérien n'est pas «surexploité» comme le sont ses collègues d'Europe ou d'autres contrées de la planète mais, dans un contexte purement algérien, il y a de quoi se poser des questions sur le rythme auquel sont soumis les joueurs de la JSK depuis la saison dernière. On se souvient que ces derniers avaient joué une demi-finale (perdue) de Coupe d'Algérie en juin à la suite de laquelle ils ont eu une période de repos. Mais un repos de très courte durée, puisque dès juillet, ils étaient sur le pont de la compétition officielle avec la Champion's League africaine qui les avait obligés à se préparer très, très tôt. Depuis, les Canaris n'en ont pas fini avec les matches, d'où notre sentiment qu'ils sont en train de payer pour une transition entre deux saisons de courte durée. Il va, donc, leur falloir rattraper tout cela mais les choses ne se présentent pas de la meilleure manière avec cette histoire d'entraîneurs qui semble traîner en longueur. Mercredi dernier, Azzeddine Aït Djoudi était seul à diriger l'équipe du bord du terrain. Moussa Saïb, celui qui était censé le seconder n'était pas là prétextant une maladie. Cet épisode intervenait juste après qu'une polémique soit née autour d'un différend entre les deux coaches au sujet d'un certain leadership. Depuis, Hannachi a réuni les deux hommes et on a dit que tout était rentré dans l'ordre. Apparemment, il n'en était rien et Hannachi va devoir jouer, une nouvelle fois au réconciliateur encore qu'Aït Djoudi reste ferme sur le fait que la dernière décision lui appartient. D'autres voix proches du club indiquent que si Saïb fait la moue, ce ne serait point pour cette question, mais pour une toute autre raison qui a trait à la venue d'un certain Gaci comme préparateur physique, sur recommandation d'Aït Djoudi. L'ex-joueur d'Auxerre n'aurait vraiment pas apprécié ce recrutement qui s'est opéré sans qu'il soit consulté. Pour l'instant, Hannachi est absent d'Algérie (il est allé à Paris participer à une émission de Berbère tv) et il faudra attendre son retour pour connaître la suite de ce feuilleton. Pendant ce temps, les joueurs ont repris le chemin du stade pour s'entraîner. Des joueurs qui pourraient observer une trêve puisqu'en raison de la programmation d'un match amical Algérie-Burkina Faso, le 15 novembre, la rencontre en retard contre le MCA du 13 novembre sera reportée, de même que la 12e journée du championnat qui devait avoir lieu le 16 novembre. L'équipe pourra, ainsi, récupérer ses blessés mais pas pour le match de jeudi prochain, face au CAB, à elle se présentera largement amoindrie.