Des démarches restent à entreprendre pour que l'industrie puisse atteindre son apogée, selon la mission économique de l'ambassade de France. Le marché du médicament en Algérie est le plus important dans la région de l'Afrique du Nord. Il devrait croître de quelque 10% par an au cours des prochaines années. Ces prévisions émanent de la mission économique de l'ambassade de France dans son rapport, rapporte l'agence AAI. Il faut savoir que le marché national est, aujourd'hui, marqué par l'importation de plus en plus accrue du médicament, d'une part, et par un développement timide de la production locale, d'autre part. Preuve en est, la facture d'importation s'est élevée à près d'un milliard de dollars en 2005, soit le double depuis 2000. On recense, aujourd'hui, 58 importateurs de médicaments qui réalisent près de 70% du total des importations. Pour faire face à cette situation, une nouvelle politique pharmaceutique a été adoptée par l'Etat. Elle assure la mise en place de mécanismes novateurs qui se traduiront par l'encouragement de la production locale des médicaments, la promotion et la prescription du générique, ainsi que l'approvisionnement du marché au moindre coût par de nouvelles techniques à l'importation basées sur le principe de la concurrence. Toutefois, le rapport de la mission économique de l'ambassade de France estime qu'«au moment où l'Algérie entame les derniers pourparlers dans le cadre de son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), il reste des démarches à entreprendre pour que l'industrie puisse atteindre son apogée». Le rapport met l'accent sur la nécessité l'une protection des données. L'Algérie n'ayant pas encore établi un système de protection exclusive des données, l'introduction d'une période de protection de cinq ans pourrait s'avérer être une solution possible. Il est à rappeler que l'Algérie a adopté, dans le cadre de son adhésion à l'OMC, une loi relative à la protection des brevets d'invention, entrée en vigueur en juillet 2003. Cet accord de transition, visant à assurer la protection de la propriété intellectuelle, a été bénéfique à la fois pour les particuliers et pour les entreprises pharmaceutiques. Selon le décret exécutif 92-284 de 1992, l'enregistrement d'un produit pharmaceutique pour l'usage de la médecine humaine doit être accordé ou refusé dans un délai de 120 jours à compter de sa date d'inscription scientifique et technique. Un professionnel du secteur a déclaré qu'entre 2000 et 2004, à peine 10 enregistrements de nouveaux produits ont été délivrés. Depuis 2005, les signes sont encourageants, estime, cependant, le rapport de la mission économique française, même si «les progrès sont lents et les autorités algériennes enregistrent les produits génériques plus rapidement que les nouveaux produits». «Le secteur doit être contrôlé, régulé et rendu plus transparent afin de maximiser son fort potentiel, prendre son envol et offrir un marché compétitif et équitable pour tous les consommateurs du pays», conclut la même source. A souligner que le marché du médicament en Algérie reste attractif pour les laboratoires étrangers et tout particulièrement pour les laboratoires français. Avec 70% de parts de marché, la France est le premier fournisseur de produits pharmaceutiques de l'Algérie. En 2005, elle a réalisé un volume d'exportation de plus de 523 millions d'euros, en augmentation de 7,7% par rapport à 2004. Les produits pharmaceutiques représentent le 2e poste d'exportation de la France vers l'Algérie après l'automobile.