Vendredi dernier, à l'issue du match qui a opposé son équipe au Widad de Boufarik, la famille du MO Béjaïa (joueurs, entraîneurs, dirigeants et supporters) a lancé un grand ouf de soulagement. C'est que la situation de ce club au classement général du championnat de la division2 n'était pas de celle qui prêtait à l'optimisme. Le MOB «rôdait» non loin de la zone rouge, dite des relégables et tout mauvais résultat ne faisait qu'ajouter à son désarroi. A fortiori, lorsque le mauvais résultat en question était enregistré à domicile. Le succès de vendredi l'a éloigné de la zone rouge, mais pas trop, puisqu'il n'est qu'à quatre longueurs du premier relégable. Un écart qui n'a rien d'important lorsqu'on sait qu'il reste 11 journées à disputer. C'est dire que la peur est toujours là dans l'entourage de ce club qui va devoir mettre les bouchées doubles pour éviter ce qui s'apparenterait à une grosse désillusion. Une désillusion qu'il a déjà connue pour n'avoir pas été fidèle aux objectifs qu'il s'était tracé au début de la saison puisqu'on le donnait comme l'un des grands prétendants à l'accession en division1. Comment se fait-il, alors, qu'un tel club se retrouve aujourd'hui en train de se battre pour ne pas descendre? «Vous auriez ramené le meilleur entraîneur du monde, qu'il aurait échoué chez nous», nous a dit Noureddine Laklak, le président du club béjaoui qui ajoute: «on va trouver que j'exagère mais, si vous faites votre enquête, vous remarquerez que le MOB était voué à jouer le rôle qui est le sien en ce moment». Prié de nous donner de plus amples explications, il n'a pas hésité à parler de «complot» contre le MOB. «Je peux vous certifier que des gens qui ont été éjectés du club depuis ma venue ont tout fait pour le saborder. Au début je n'y croyais pas mais à la longue j'ai fini par me convaincre que des joueurs étaient contactés pour qu'ils provoquent la défaite. Que voulez-vous, quelque part, je dérange. On ne veut pas de la réussite de ce club. Il y en a même qui disent que le MOB ne peut pas être dirigé par un non-béjaoui alors que je vis et travaille dans cette ville depuis plus de dix ans. Je n'ai absolument rien contre les deux entraîneurs qui sont passés par chez nous, Slimani et Moizan, car tout avait été fait pour qu'ils échouent». A ce propos, des supporters que nous avons rencontrés à la sortie du stade, vendredi dernier, nous ont affirmé que Laklak «était un Algérien et qu'il était le bienvenu à Béjaïa. Personne ne peut lui contester le droit de prendre en charge le MOB». Selon le président du club béjaoui, c'est au niveau des joueurs que le mal se trouvait. «J'ai, donc, procédé à un grand chambardement dans l'effectif en limogeant un paquet de joueurs et en ramenant d'autres, nous fait savoir Laklak. J'ai aussi fait appel à Abderrahmane Mehdaoui pour qu'il aide le club à se sauver dans un premier temps avant de passer à un autre palier qui consistera à monter une équipe ambitieuse. Vous savez, cette saison, l'accession était jouable car en dehors de l'USM Annaba, les autres se tenaient côte à côte. Mais avec notre effectif complètement disjoncté, nous ne pouvions espérer jouer les premiers rôles». Une opinion que partage Mehdaoui qui nous a affirmé avoir trouvé des joueurs terriblement affectés. «Cela joue sur leur influx et les amène à jouer avec la peur au ventre. Il faut que les victoires reviennent pour que la confiance soit rétablie. A partir de là, l'équipe pourra jouer avec plus de sérénité». En tout cas, la détermination de Laklak ne semble pas fléchir d'autant que le jour du match contre Boufarik les supporters lui ont manifesté leur soutien. «J'ai un contrat moral avec ce club, a-t-il dit. J'avais dit en arrivant que j'en ferai un grand club. Il le deviendra, j'en fais le serment. Ceux qui pensent que je baisserai les bras me connaissent mal. Le MOB continuera sans eux vers la voie du succès et de la réussite».