Sofrecom, filiale de France Telecoms, vient d'être choisie pour fournir sa solution de gestion intégrée Gaïa pour les P et T. Sofrecom fera appel à deux entreprises locales : Bull Algérie et Albm (Algerian Business Machines). Le ministre des P et T l'avait annoncé lors de la dernière réunion des cadres de son secteur : avant juin 2002 un nouveau système de facturation sera mis en place et éliminera de facto tous les problèmes de facturations, fraudes, piratage de lignes et réclamations. Pour être belle, la promesse l'est certainement, le client algérien s'est habitué à 40 ans de fonctionnement bureaucratique de l'administration des P et T. Dans les faits, cette ferme promesse «cachait» un choix déjà fait par les autorités algériennes vers le mois de novembre dernier du système Gaïa de Sofrecom, filiale de France Telecoms spécialisée dans les systèmes d'information des opérateurs télécoms. Pour les observateurs, ce projet dormait au fond d'un tiroir depuis une quinzaine d‘années avant même l'époque de Allane, l'ancien ministre des P et T. L'appel d'offres pour choisir une entreprise qui prendra en charge le système d'information des P et T a même été relancé quatre fois le long de ces quinze années, faute de manifestation d'intérêts de la part des entreprises spécialisées. Le dernier en date remonte à la fin de l'année 2000 et a abouti au choix de Sofrecom, qui était en lice avec une entreprise allemande et une autre américaine. Dans le communiqué de presse publié la semaine dernière, France Telecoms affirmait que «le système Gaïa répond aux besoins de l'opérateur dans les domaines de la relation client (CRM, gestion des abonnés, marketing...), de la facturation (création de service, collecte, fraude, interconnexion...) et de la gestion des réseaux (activation, médiation, supervision, qualité de service, support à l'ingénierie...)». Ce système gère aussi les abonnés du mobile et de l'internet, selon les modules choisis. Vu la notoriété de Gaïa et ses références internationales, il est quasiment sûr que ce système apportera plus de transparence dans la gestion du parc de téléphonie fixe en Algérie. Jusqu'à présent Algérie Telecoms, à travers l'administration des P et T, gérait son réseau de téléphonie fixe à travers des produits «faits maison» qui ont été confiés aux informaticiens du secteur en plus de quelques logiciels conçus par les différents fournisseurs. La numérisation totale du réseau des P et T terminée le 7 janvier dernier permet la mise en place de ce système qui, via des interfaces, permet une supervision totale du réseau. Sofrecom n'a pas attendu pour choisir ses partenaires locaux. Ainsi, Bull Algérie et Albm (Algerian Business Machines) se sont vu confier la mise en place des équipements informatiques en plus de quelques équipements télécoms. Albm prendra en charge Constantine et Oran. Bull Algérie aura la charge de la région d'Alger et Ouargla. Cela pour un coût d'un peu plus de 3 millions d'euros pour chacune des deux entreprises sélectionnées par Sofrecom. Selon France Telecoms «un site pilote sera équipé dans la région d'Alger avant le déploiement du système d'information dans les régions d'Oran, de Ouargla et de Constantine pour une couverture nationale d'ici à 18 mois. Sofrecom assurera également la formation des personnels d'Algérie Télécom chargés de la mise en oeuvre de ce chantier». Sofrecom, qui a eu le marché de l'opérateur historique algérien, a déjà des références dans la région avec Maroc Telecoms. Selon des observateurs, sa prochaine bataille se fera sur le terrain de Tunisie Telecoms.