Officiellement, la saison estivale est ouverte depuis le 1er juin. Les officiels s'étaient fixé rendez-vous, comme cela est de tradition, à l'hôtel Djourf Edhahabi à Melbou, pour donner le coup de starter, signe d'une saison lancée. Mais qu'en est-il de la réalité sur le terrain? Un détour dans la ville côtière de Tichy nous renseigne amplement sur une situation, dont le moins qu'on puisse dire, est alarmante. L'axe principal de la ville ressemble à un immense chantier, aussi paradoxalement que cela puisse paraître, à l'arrêt ou presque durant la saison vide pour connaître une redynamisation à la veille de la saison estivale. «C'est comme si on veut montrer aux visiteurs qu'on travaille à Béjaïa», ironise un citadin pour expliquer cette soudaine reprise des travaux au moment même où il fallait laisser de la place aux estivants. Quant aux commerçants, l'inquiétude se lit sur tous les visages. Le spectre d'une saison à blanc pointe à l'horizon loin d'être rose comme l'azur est bleu. Bien que le dédoublement de la RN9 soit une bonne initiative saluée aussi bien par les usagers que les habitants de la ville qu'elle traverse, il reste que le ralentissement des travaux durant les mois creux pour reprendre en pleine saison donne à réfléchir. En effet, les travaux engagés par la direction des travaux publics sur cet axe routier traînent. La situation est aujourd'hui telle que pour se garer ou traverser la chaussée, il faut toute une gymnastique. Et si, par hasard, vous ne faites pas attention, vous risquez de provoquer tout simplement un accident. L'opportunité des travaux est dénoncée unanimement. Les riverains et les commerçants jouxtant la RN9 préféraient le report des travaux pour la période de la rentrée afin de ne pas gêner les vacanciers dans leur villégiature. Les commerçants et autres, opérateurs qui n'ont que ces trois mois pour travailler pleinement, ne savent plus comment accueillir les touristes, habitués à fréquenter Tichy, dans des conditions pareilles. A la station balnéaire de Tichy, connue à travers tout le pays et même à l'étranger, l'entretien des plages, la sécurité des estivants...jadis préoccupations de premier ordre, sont reléguées au second plan face à l'ampleur des dégâts induits par le chantier. Tichy offre le visage d'une ville mal en point. 20 jours après le lancement officiel de la saison estivale 2007, tous les indicateurs sont au rouge. Avec un visage défiguré par le destruction des bâtisses «illicites» gênant l'élargissement de la voie, des trottoirs qui ne servent plus à grand-chose, la station balnéaire, la plus fréquentée à Béjaïa, vit des heures difficiles. Le démarrage se fait mal et «on n'est même pas sûr que les gens viennent chez nous», soulignent un commerçant qui cache mal ses craintes d'une saison à blanc. «Comment voulez-vous que les touristes acceptent de passer leurs vacances dans un chantier?» s'interroge-t-on sans cesse. Si par le passé, les estivants acceptaient tout, du moment où la sécurité était de mise, contrairement aux autres régions du pays, aujourd'hui, Béjaïa et ses stations touristiques, dont Tichy, ont perdu ce privilège. Face à cette situation démoralisante, «on ne peut plus faire valoir d'autres atouts», soulignent, amèrement, les riverains.