Le Premier ministre du Niger, Seyni Oumarou, a été reçu en audience par le président Abdelaziz Bouteflika, auquel il a remis un message du président nigérien, Mamadou Tandja. «Le message que j'ai transmis au président Bouteflika a trait à la coopération entre les deux pays et au bon voisinage», a déclaré à la presse l'émissaire nigérien. Pour rappel, l'Algérie et le Niger ont créé une commission bilatérale transfrontalière chargée de la surveillance de la frontière, régulièrement traversée par des islamistes armés qui trouvent refuge au Niger, et par des migrants clandestins. «Nous avons une très longue frontière et il est de l'intérêt de nos deux pays de se rencontrer, de temps en temps, pour discuter des problèmes communs, de part et d'autre de notre frontière», avait déclaré Munkaila Mody, ministre nigérien de l'Intérieur et de la Décentra-lisation, en visite à Alger, en avril 2006. Cela dit, il est bon de savoir que depuis le début de l'année 2007, une crise secoue le nord du Niger, où des postes de l'Armée nationale sont l'objet d'attaques répétées de la part de rebelles du Mouvement nigérien pour la justice (MNJ). Depuis l'accord de paix signé à Ouagadougou le 24 avril 1995, entre gouvernement et rebelles, le pays était entré dans une relative accalmie, mais voilà qu'un conflit ouvert s'est déclaré au nord, en région touarègue, faisant planer le spectre de la dissidence armée. Pour le pouvoir de Niamey, les choses sont simples: les actes de violence sont le fait de bandits et autres trafiquants d'armes. Mais sur le terrain, les choses plus sérieuses, enlèvements et prises d'otages se multiplient. Néanmoins, malgré ce qu'il en dit, Niamey prend les choses au sérieux, et le président Tandja n'arrête pas d'envoyer des appels à ses homologues africains frontaliers du Niger, pour demander de l'aide dans la lutte qu'il mène aux rebelles touareg. L'Algérie qui a déjà joué un rôle positif de médiation similaire au Mali, pourrait rééditer ces bons offices, surtout que cela concerne un région et une population qu'elle connaît bien. Cela dit, il ne fait aucun doute que la mission est délicate, vu que le président Tandja a dépêché à Alger un émissaire de haut niveau, en la personne du Premier ministre du Niger lui-même. Le président Abdelaziz Bouteflika, connu sur la scène diplomatique africaine pour avoir longtemps dirigé la diplomatie algérienne, aura à dispenser des conseils éclairés qui aideront certainement à réduire les tensions dans cette partie du globe, par ailleurs proche du Grand Sahara algérien.