La sentence du tribunal a suscité de vives réactions, notamment parmi les accusés. Immédiatement après l'énoncé du verdict par le juge, l'épouse Serkisti, qui a soutenu son conjoint tout au long du procès, éclate en sanglots. «Les bâtiments sur lesquels est intervenu Serkisti Rabah en sa qualité d'ingénieur du CTC, ne se sont pas effondrés, et aucune victime n'est recensée, mais aujourd'hui, il est condamné à 2 ans de prison ferme assortis d'une amende de 50.000DA, conformément aux dispositions des articles 288, 289 du Code pénal et 77 de la loi sur la question immobilière, c'est incompréhensible!» clame-t-elle entre deux sanglots. L'entrepreneur Baya Omar, condamné à la même peine, 2 ans de prison ferme plus une amende de 50.000DA, a laissé libre cours à son indignation et affirme: «J'ai plusieurs projets, j'ai réalisé tant de projets qui ne se sont pas effondrés et, contre toute attente, je suis condamnée au même titre que les autres entreprises. Malgré le fait qu'aucune victime ni blessé n'a été enregistré, je suis victime des articles 428 et 429 du Code pénal». Et de poursuivre: «Je ne vois pas pourquoi je suis condamnée puisque ce n'est pas moi qui ai choisi le terrain d'assiette. Le suivi du projet est effectué par trois organismes de contrôle». L'ex-directeur du CTC a réagi, lui aussi, au verdict. Selon ce dernier, Herrani Abdelkader, condamné à 3 ans de prison ferme plus une amende de 50.000DA et un mandat d'amener lancé contre lui, a présenté sa démission en bonne et due forme, que les services de CTC ont, d'ailleurs, acceptée. Dans le même contexte, l'ex-directeur de l'agence CTC- centre de Boumerdès, dira que Serkisti Rabah est victime d'un ordre de mission. «Pour le bon déroulement des travaux du chantier des 252 logements, on lui a confié une mission ponctuelle en remplacement d'un autre ingénieur qui était en congé. Cependant, il s'est vu, aujourd'hui, condamné à 2 ans de prison ferme», explique notre interlocuteur. En outre, ajoute-t-il, comment peut-on mettre les bureaux d'études et le CTC au même niveau, puisque dans les prestations de services, le CTC participe à 0,5% du coût du projet, et le BET à 6%. Enfin, Me Bourayou Khaled, dont le client a été condamné, dira: «Je suis déçu, en dehors du problème de mon client, je pense, à mon avis, qu'on n'a pas le droit de juger la force majeure.»