La journée a été réservée à l'examen des dossiers des cités des 252 Logements des Issers où l'on a enregistré 10 décès et celle des 10 Logements de Sidi Daoud. Boumerdès. De notre bureau Comme la veille, en ce qui concerne le dossier des Issers, le PDG de l'EPLF a rejeté toute responsabilité dans ce qui s'est passé parce que « lorsque je suis arrivé à la tête de l'entreprise en 1991, le gros des travaux avait été réalisé, l'infrastructure et la carcasse des bâtiments 10 et 11, les seuls à avoir été touchés sur un total de 18 bâtiments, avaient été réceptionnées », a-t-il dit. Le chantier a commencé en 1988 et les travaux ont été réceptionnés en 1993. Selkim Mohamed a déclaré au juge qu'il tenait des réunions régulièrement afin de garantir un bon suivi de la progression des travaux dès qu'il a pris ses fonctions. Les membres de la commission gouvernementale qui ont enquêté sur les raisons de l'effondrement des bâtisses ont expliqué que « selon les documents analysés, les réserves du CTC concernant la réalisation d'un voile n'ont pas été levées ». Mme Azouz Khedaoudj a rappelé les conclusions de ladite commission qui se résument comme suit : « Le chantier est resté longtemps à l'arrêt, dans un état d'abandon, les résultats de l'analyse du béton ont été remis un mois après le coulage des planchers, et l'existence de poteaux courts sur les murs des bâtiments. » L'expert désigné par la justice pour effectuer une expertise, M. Hassayene, a conclu que « l'étude du génie civil n'est pas remise en cause, mis à part les réserves concernant la réalisation d'un voile ». L'architecte dira qu'au niveau des fondations et du sol, il n'y avait aucune anomalie. D'ailleurs, « sur l'ensemble des 18 bâtiments que compte la cité, un seul s'est écroulé, le bâtiment 10 en l'occurrence, qui a provoqué, dans sa chute, des dégâts au bâtiment 11 ». « Les cinq autres bâtiments ont été endommagés à cause des écartements inadmissibles dans le ferraillage qui ont atteint parfois les 40 cm. Le béton était de qualité médiocre et présentait des ségrégations. Le bureau du suivi des travaux s'est montré négligent », a dit M. Hassayene, se basant sur les documents que lui a remis la justice. Un autre accusé, Boumaza Habib, le chef du projet, a déclaré que « tous les travaux étaient faits conformément aux normes et aux recommandations des études ». Pour lui, « le bâtiment s'est écroulé à cause des modifications effectuées par les occupants sur ses parties sensibles ». L'ingénieur du CTC, Serkisti Rabah, poursuivi dans cette affaire, a déclaré que durant les trois mois pendant lesquels il a assuré le contrôle des travaux, tout se faisait correctement. Trois mois seulement pendant les cinq ans qu'ont duré les travaux parce qu'un autre accusé du CTC, Harani Abdelkader, qui était chargé du dossier, « est en fuite ». L'ex-directeur du CTC de Boumerdès, Rouidjali Réda, entendu à titre de témoin, a expliqué au magistrat que son organisme ne peut que suspendre l'opération de contrôle si ses recommandations ne sont pas respectées. Car « le CTC intervient en tant que conseiller des polices d'assurances, pas plus », a-t-il expliqué. Dans l'après-midi, le tribunal a traité le cas des 10 logements de Sidi Daoud, un bâtiment inoccupé où il n'y avait pas eu de dégâts humains, qui ne s'est pas écroulé et qui vient d'être réhabilité par l'EPLF. L'expert judiciaire, M. Bouchama, a conclu que « si ce bâtiment, conçu selon les règles parasismiques de 1999, a résisté, c'est qu'il n'y a pas à dire sur le facteur humain ». Ce qui fera dire aux cadres de celle-ci que « sur 60 000 logements classés orange 3 à l'échelle de la wilaya, on n'a vu que les 10 logements EPLF de Sidi Daoud ». Concluant ainsi à « un complot qui vise l'entreprise ». Ainsi, le tribunal aura fini d'examiner le dossier de l'EPLF et celui de l'OPGI. Aujourd'hui, il se penchera sur ceux de la cité universitaire et la cité SNTF de Corso. Plus tard, il étudiera le cas Derriche avant de passer aux réquisitoires et aux plaidoiries et enfin au prononcé du verdict.