La volonté des dirigeants des deux pays de consacrer les valeurs de fraternité et de solidarité a été maintes fois manifestée. L'Algérie et la Tunisie ont signé, hier, un protocole d'accord en matière de coopération dans les domaines juridique et judiciaire. Le document a été paraphé à Tunis par le ministre tunisien de la Justice et des Droits de l'homme, M.Béchir Tekkari et son homologue algérien, M.Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, garde des Sceaux au terme de la visite de quatre jours (du 16 au 19 octobre 2007) effectuée par ce dernier. Le protocole d'accord porte essentiellement sur l'approfondissement de la concertation et l'intensification de la coopération dans l'action juridique et judiciaire entre les deux pays, l'impulsion des échanges d'expériences et de compétences, la formation de la ressource humaine, et l'échange de documents et publications liés à la modernisation du système judiciaire et à l'organisation et la pratique judiciaires dans les deux pays. Les citoyens algériens séjournant ou de passage dans ce pays voisin se sont de tout temps plaints de comportements, le moins que l'on puisse dire, peu conviviaux de la part des autorités aussi bien policières que judiciaires. Des centaines d'Algériens croupissent dans les prisons tunisiennes dans des conditions déplorables. Ce à quoi tend d'ailleurs cette visite: apporter des correctifs nécessaires. La volonté des dirigeants des deux pays de développer davantage ces relations et de consacrer les valeurs de fraternité et de solidarité entre les deux peuples frères a maintes fois, été manifestée mais il reste que, dans la pratique, il subsiste encore des entraves qui mettent à mal cet esprit. Ce n'est pas une particularité imputée uniquement aux relations algéro-tunisiennes mais une caractéristique visible dans les us et coutumes des «échanges» entre l'Algérie et ses pays voisins, notamment la Libye, le Maroc et la Mauritanie. Des Algériens détenus dans les prisons de ces pays sont en attente de procès. D'autres purgent leur peine dans des conditions extrêmes et difficiles à supporter. Ce qui apparaît comme une contradiction flagrante avec le discours officiel clamé par les hautes autorités de ces pays. Malgré la mise sur pied de commissions juridiques mixtes avec les pays voisins, des atteintes aux droits des citoyens algériens sont encore signalées. L'apparition du phénomène «harraga» et l'explosion de l'immigration clandestine ont obscurci les horizons des relations entre les pays du Maghreb en matière de prise en charge des droits des citoyens. Le dossier des prisonniers algériens détenus dans les prisons maghrébines n'est plus un tabou. La «tragédie nationale» vécue par l'Algérie a porté préjudice aux Algériens dans le monde entier, mais il est inconcevable de voir cette situation se reproduire dans des pays voisins et amis de l'Algérie. L'intégration maghrébine passe par le respect mutuel des droits citoyens. Les Algériens souffrent ces dernières années du mauvais accueil qui leur est réservé, notamment durant les périodes estivales, par le personnel d'accueil.