Les services de sécurité ont récupéré deux AK47 et des munitions. L'émir de katibet El Feth El Mounine, Largot, de son vrai nom Toumi Messaoud, 59 ans, et son principal collaborateur, Makhlouf Bourakba, 22 ans, ont été abattus dans la nuit de vendredi à samedi derniers par les forces de sécurité au lieu-dit Lajmia, à quelques kilomètres de la commune de Kerkara, wilaya de Skikda. Il était exactement 23h15 quand un groupe terroriste, composé de 15 éléments, a tenté une incursion au lieu cité plus haut. Surpris par la présence des forces de sécurité, les terroristes ont tenté vainement de revenir sur leurs pas. Deux terroristes, dont l'émir, ont été abattus sur place alors que plusieurs autres, blessés, réussiront à prendre la fuite à la faveur de l'obscurité. Les services de sécurité ont récupéré deux AK47 et des munitions. Activement recherché, l'émir Largot est un ancien militaire (parachutiste), radié du corps de l'ANP pour faute professionnelle grave. Il s'est adonné par la suite à de petites activités de délinquance. Arrêté, il sera incarcéré à la prison de Lambèse d'où il s'évadera en 1994. Il rejoint ensuite les groupes armés au sein desquels il active durant plusieurs années, avant d'adhérer au Gspc tout en gardant l'autonomie de sa phalange pour des raisons idéologiques, mais surtout pour le butin qu'il a toujours refusé de partager. Blessé en 1998 dans un accrochage, il perd l'usage d'un oeil. Depuis, ses sorties sur le terrain sont limitées. C'est son proche collaborateur qui dirige désormais la katibet, l'une des plus sanguinaires de la région. Son propre compagnon, qui avait servi à ses côtés lors de la guerre israélo-arabe de 1973 (Moyen-Orient) avait échappé par miracle à un attentat que Largot lui avait préparé. Il était peu connu des groupes terroristes avant 1999. Son adjoint Makhlouf, 22 ans, ayant rejoint les maquis en 1999, assurera l'intérim durant ces dernières années à la tête de la katibet El Feth El Moubine, une phalange ayant décliné l'offre de paix. Ses éléments ont continué à semer la mort dans les villages isolés. Les services de sécurité ont dressé un impressionnant dispositif sécuritaire devant permettre le bouclage hermétique de la région, afin de traquer le reste du groupe.