Le Président Bouteflika aura beaucoup payé de sa personne pour rétablir l'image du pays. En avril 1999, l'Algérie était pratiquement un pays enclavé au plan de ses rapports avec les autres nations, subissant même un embargo de fait qui n'a jamais dit son nom, alors que son image, véhiculée à l'étranger, était rien moins que détestable. Diplomate au long cours, connaissant les arcanes et les chausse-trapes de la diplomatie, le Président Bouteflika, fraîchement élu à la magistrature suprême, s'est donné pour mission, et pour objectif, de rétablir l'Algérie dans une situation plus en phase avec la réalité. Il fallait expliquer, montrer, rétablir les faits, s'investir dans une oeuvre qui était loin d'être une sinécure au regard de la méconnaissance, par l'opinion internationale, de ce qui se passait dans le pays. Mission qui ne rebuta point le locataire du palais d'El-Mouradia qui prit sur lui d'abattre le mur de suspicion entourant l'Algérie. Ses maints voyages à travers le monde avaient particulièrement pour fondement de dire la réalité du pays, que ne reflétait point la façon avec laquelle les médias internationaux la prenaient en charge. Aux Etats-Unis, où il rencontra le président George W.Bush, en France où il s'entretint avec le président Jacques Chirac, en Russie, où il eut un tête-à-tête avec Vladimir Poutine, aux Nations unies où il adressa, à la communauté des nations, un message fort de la part de l'Algérie, le Président Bouteflika s'est astreint, chaque fois, à lever d'abord les malentendus, sciemment entretenus ici et là. Par ailleurs, ses nombreux voyages dans le continent africain ont contribué à resserrer les liens de l'Algérie avec un continent décidé plus que jamais à prendre son destin en charge. Outre le fait de désenclaver les relations de l'Algérie avec le monde, le Président Bouteflika s'est aussi donné pour mission de rétablir, élargir et renforcer la coopération de l'Algérie avec ses partenaires étrangers. A ce titre, la signature de l'accord d'association Algérie-Union européenne constitue un moment fort de cette mise à niveau des rapports de l'Algérie avec les pays tiers. En effet, l'un des objectifs des stratèges de l'économie nationale était de diversifier nos échanges commerciaux et économiques, alors que les revenus du pays sont très largement tributaires des hydrocarbures. Conquérir pour notre production, hors hydrocarbures, les espaces européens, créer un espace d'échange maghrébin, revaloriser les échanges avec l'Afrique, étaient quelques-uns des objectifs que le Président Bouteflika s'est promis de mener à leur terme. Pour concrétiser cela, il fallait apurer nos relations avec nos partenaires étrangers, relations, victimes, notamment, d'une communication déficitaire et peu efficiente. En outre, il fallait aussi rénover l'image de marque de l'Algérie, quelque peu marginalisée ces dernières années, mettant un terme aux manipulations qui ont beaucoup nui au crédit du pays. Trois ans après, que faut-il en vérité retenir? S'il faut concéder un point positif au Président Bouteflika, c'est bien celui d'avoir sorti l'Algérie de l'ornière de la non-existence, où ont tenté de la maintenir ses ennemis de l'intérieur et de l'extérieur, en imposant de nouveau un pays, un Etat, - certes en butte à maints problèmes et où tout n'est pas, loin s'en faut, parfait -, que ses ressources, le dynamisme de son élite intellectuelle et industrielle, devront, à terme, repositionner dans la situation que l'Algérie n'aurait jamais dû quitter. C'est surtout cela qui peut d'ores et déjà être retenu de l'action du Président de la République dans son entreprise de restauration de l'image de l'Algérie lors de ses trois années de mandat.