Depuis le dernier sommet de janvier, «les trois partis n'ont eu aucun contact», ni officiel ni officieux. Le sommet de l'Alliance présidentielle est reporté sine die. Les trois partenaires stratégiques, en l'occurrence, le FLN, le RND et le MSP sont accaparés, chacun de son côté, par les échéances internes. La plus proche et la plus importante concerne bien évidemment la formation de M.Ahmed Ouyahia qui s'apprête à tenir son congrès les 25, 26 et 27 juin. Le FLN lui, se consacre à la fronde des militants qui s'étend dans la durée et dans l'espace, nonobstant le congrès extraordinaire qui devra avoir lieu en juillet pour plébisciter la candidature de M.Abdelaziz Bouteflika aux élections de 2009. Quant au Mouvement de la société pour la paix, qui sort d'un congrès pour le moins très contrarié, a arrêté comme priorité de mettre sérieusement de l'ordre dans la maison, qui était complètement chamboulée lors des dernières assises. Si l'on se tient au règlement intérieur de l'Alliance présidentielle, la réunion au sommet des trois leaders des formations concernées, devrait avoir lieu au plus tard début juin. Sachant que le même texte prévoit un sommet chaque trois mois pour passer le flambeau de la présidence tournante. Or, à ce jour, rien n'a été fait. Depuis le dernier sommet tenu le 30 janvier au siège du Rassemblement national démocratique, les choses n'ont pas évolué. Pis encore: le fossé qui sépare les trois partis ne cesse de s'élargir. M.Saïd Bouhadja, le porte-parole du FLN, affirme que son parti n'est pas pressé de recevoir le flambeau du RND: «L'on comprend parfaitement que nos frères du RND sont très occupés par la préparation du congrès qui est un événement très important dans la vie d'un parti politique», précise-t-il. Selon lui, le report du congrès de quelques semaines «n'est pas un drame». Bouhadja mesure bien ses mots. Effectivement, un retard de quelques semaines et même de quelques mois. Un cadre dirigeant du MSP nous confirme que depuis le dernier sommet de janvier, aucun contact officiel ni même officieux, n'a eu entre les instances des trois partis: «Nous n'avons même pas effleuré les questions essentielles telles que la révision de la Constitution, le remaniement gouvernemental.» La commission des sept ou la commission d'évaluation ne s'est jamais réunie durant cette période. «Effectivement nous avons l'occasion de nous croiser au niveau de l'Assemblée populaire nationale (APN). Mais, même là, on ne discute pas de l'alliance mais de la situation générale du pays», confirme notre interlocuteur. Selon notre source, l'Alliance présidentielle est vidée de sa substance: «Je pense que nous sommes très loin des engagements signés en 2004.» Mais au FLN, l'on persiste à soutenir que l'alliance est là, «forte d'un lourd engagement. Celui de soutenir le programme du président de la République». La réussite ou l'échec de l'Alliance présidentielle n'est pas liée, selon M.Saïd Bouhadja, au degré de concertation et de coopération au niveau du sommet. «L'alliance se construit, poursuit-il, au niveau de la base.» Apostrophé sur l'initiative du groupe parlementaire du MSP qui a déposé un projet de loi portant amendement du Code pénal, une démarche, notons-le, pas du tout appréciée par ses partenaires, Bouhadja a souligné que cette proposition du parti, laisse enten-dre que le projet du MSP «restera un voeu pieux»