«La terreur semée à Tizi Ghennif...» Selon la présidence tournante de la Cadc, 4 délégués du mouvement citoyen ont été arrêtés, «enlevés selon la Cadc», à Tizi Ghennif. Il semble, toujours selon le mouvement que MM.Belkacem Rabah, 47 ans, demeurant à Tizi Ghennif. Chaouch Ali, 38 ans, Smaïl Aziz 29 ans, agent à la daïra de Tizi Ghennif, Allem Hamid 32 ans, ont été arrêtés hier matin. La Cadc a même tenu à préciser que «Smaïl Aziz, agent à la daïra, a été arrêté sur les lieux-mêmes de son travail, à 5 heures du matin...». Comme la Cadc ajoute que «plusieurs tentatives d'enlèvement ont été signalées à Tizi Ghennif. D'ailleurs, une vingtaine de délégués de cette daïra est actuellement dans la nature, ayant peur des arrestations...». Hier, Tizi Ghennif, cette daïra, située à environ une quarantaine de km au sud-ouest du chef-lieu de wilaya contenait sa colère. Les commerces et les cafés ont baissé rideau. Jusqu'à l'APC qui «assure» une «permanence» portes fermées. La ville, vide de citoyens, laisse transparaître une angoisse palpable. La veille, Tizi Ghennif a dit non au meeting que devaient animer des candidats de la liste indépendante: «Assirem». Hier, les gens disaient que «la ville avait payé son maintien du refus!» Selon les délégués de Tizi Ghennif rencontrés à Tizi Ouzou: «Ce n'est pas ce climat de terreur qui risque de briser notre élan. Le mouvement a rejeté les élections, nous disons non au scrutin du 30 mai et donc, par conséquent, nous sommes contre les meetings et autres conférences...». C'est un peu le même constat que l'on retient des informations qui nous sont parvenues aussi bien de Bouzeguène que d'Azazga ou de Tigzirt. Selon des délégués de la Cadc, «la liste Assirem devait organiser un meeting à Bouzeguène, les jeunes les attendent, ils ne passeront pas!» On a appris que les candidats d'Assirem auraient annulé du programme la visite de Bouzeguène, il semble que les candidats veulent plutôt animer un meeting au stade Oukil-Ramdane de Tizi Ouzou, aujourd'hui. Si le meeting se tient, les observateurs pourrait s'attendre à des heurts. Par ailleurs, la coordination du mouvement citoyen qui s'apprêtait à animer un meeting a vu cette manifestation interdite par les autorités. Ce qui ajoute à l'atmosphère délétère que vit la région. La présidence tournante de la Cadc a rendu publique une déclaration dans laquelle, elle réaffirme «le rejet des élections de la honte» car convaincue «qu'elles ne tendent qu'à légitimer un pouvoir qui ne sait répondre que par la répression...» Comme la présidence tournante souligne: «La terreur semée à Tizi Ghennif... où quatre délégués ont été enlevés durant la nuit...» Enfin, la présidence tournante condamne énergiquement «les pratiques dignes du temps colonial...» en parlant de la volonté «des candidats de la liste indépendante d'organiser un meeting que la population rejette...». Comme elle met en garde «le pouvoir contre tout dérapage dont il assumerait la responsabilité».