Il y a une année, la Kabylie «incomprise» a buté sur un mur à Alger. Les gens s'en souviennent et, dans la douleur et la détermination mêlées, ont tenu à commémorer cet anniversaire de démocratie en marche. Bouzeguène, l'une des daïras-martyres de Kabylie, a commémoré, hier, le 1er anniversaire de l'assassinat du jeune martyr Hettak Youcef, survenu lors de la marche du 14 juin 2001 à Alger. La ville de Bouzeguène a baissé rideau en hommage à tous les martyrs du printemps noir et a organisé une marche jusqu'au carré des martyrs d'Ath-Idjeur au cimetière d'Ibouyousfène. Plusieurs personnalités politiques, tant du FFS que du RCD, à l'image de l'ancienne députée du FFS, Dalila Taleb, et du président de l'APW de Tizi Ouzou étaient présents lors des cérémonies. Une gerbe de fleurs a été également déposée au carré des martyrs. A Tizi Ouzou, plus précisément au quartier «les Genêts», une stèle a été érigée à la mémoire des victimes, dont Toufik Naâmane, ce jeune fauché par une voiture, au niveau du Hamiz, le 14 juin dernier, et Bechaâ Massinissa qui a succombé à ses blessures occasionnées à la marche du 14 juin. Lors de la commémoration, une minute de silence, une minute poignante et pleine de douloureux souvenirs, a été observée puis une gerbe de fleurs a été déposée. La cérémonie est déroulée dans le calme qui sied aux grandes douleurs. Par ailleurs, et à travers l'ensemble des coordinations locales et communales de la Cadc, se sont tenues des assemblées générales électives qui ont eu pour objet de renouveler les mandats des délégués, en vue de la réunion de la Cadc, jeudi prochain à Beni Douala, plus précisément à Ath-Mahmoud. Les assemblées générales ont été programmées lors de la réunion de Tigzirt. Outre l'aspect électif, ces rencontres ont également pour but la discussion avec les citoyens sur les actions à mener et surtout sur la façon de les concrétiser sur le terrain. C'est dire combien la Cadc tient à se conformer à son rôle de «stricte représentante de la société». Enfin, à signaler que partout, le 14 juin a été commémoré dans le souvenir et surtout pacifiquement. La douleur était là, atroce, poignante, elle s'exprimait, certes par les larmes versées par les familles des victimes, mais aussi par cette indomptable énergie des jeunes qui se disent «déterminés à mener le combat, jusqu'à la pleine satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur!».