Plus d'une centaine de clubs de football amateurs évoluent dans les différentes catégories de compétition de la wilaya de Tizi Ouzou. Les jeunes talents sont abondants. Les terrains et stades communaux sont nom-breux. Mais tous n'ont pas la chance de pouvoir s'engager dans les championnats de wilaya et de région. La raison principale n'est autre que le manque de financement. Dans la plus grande majorité des communes de la wilaya, des clubs font le bonheur de leurs supporters tous les week-ends. Les moments de compétition apportent une joie qui dure toute la journée. Dès la matinée, des groupes de jeunes s'organisent pour préparer le stade en filets et traçage réglementaires du terrain. Vers la mi-journée, les fans commencent à aménager des places dans les restaurants, vestiaires, tribunes pour les visiteurs. Au début de la rencontre, les stades deviennent des aires de compétitions et de défoulement pour les spectateurs. Ils sont toujours nombreux à venir supporter leurs clubs, composés essentiellement de joueurs de la région. Certains talents font même parler d'eux et deviennent des stars locales. «Il mérite sa place à la JSK», est la phrase répandue pour reconnaître les talents d'un joueur. Mais, hélas, cette fougue et cette joie ne durent que l'espace d'une journée de week-end. Le lendemain, les esprits deviennent plutôt comptables. Tandis que certains sont à négocier les frais de restauration de leurs joueurs, d'autres sont déjà partis négocier des facilités de paiement avec les transporteurs. La joie du score de la veille aura été éphémère. La crainte de la relégation ou l'espoir d'une accession n'est plus d'actualité. Le véritable problème se situe plutôt pour ces gens dans l'engagement pour une autre saison. Le manque d'argent devient un obstacle même pour les clubs qui accèdent à des paliers supérieurs du championnat. Les clubs, hélas, n'ont pas le temps de penser à former de grands talents ou à jouer l'accession. Ils sont malheureusement tout le temps devant le dilemme du «comment pouvoir s'engager pour une autre saison?» Le constat est évident. Tout le monde est au courant. Certaines assemblées locales, soucieuses de l'avenir du sport au niveau local, se débattent pour aider, un tant soit peu, ces clubs tandis que d'autres ont d'autres préoccupations plus importantes. L'argent de la Ligue, selon tous les présidents de clubs, ne suffit pas pour faire vivre une équipe. Et tous les spécialistes du sport, en général, s'accordent sur l'importance de ces pépinières dans l'émergence de grands talents au niveau national et international.