Comment faire de la pratique sportive quand les clubs ne disposent que de très maigres moyens? Les problèmes que vivent les petits clubs de la wilaya de Tizi-Ouzou laissent apparaître un grand malaise dans le sport. Plus d'un mois après l'expiration des délais de renouvellements de ces associations sportives, moins de la moitié ont réussi à renouveler leurs instances dirigeantes. En effet, sur les deux cents quatre-vingt et une (281) associations, seul cent vingt-deux (122) ont déposé leurs dossiers au niveau de la direction de la jeunesse et des sports de la wilaya. Au niveau de ces petits clubs sportifs, les responsables parlent plus de problèmes de financement que d'un manque d'infrastructures. Si l'Etat a consenti beaucoup d'efforts pour construire un nombre important de structures sportives dans toutes les communes, il n'en demeure pas moins que celles-ci restent inactives durant des mois. C'est là une affirmation d'un encadreur d'une équipe de handball qui ne peut plus participer aux compétitions. Les clubs amateurs de football, de leur côté, ne peuvent même pas s'engager dans un championnat de wilaya par manque de subventions. Quant aux clubs d'arts martiaux, leur survie n'est due qu'à la bonne volonté des entraîneurs. A présent, donc, les associations sportives n'arrivent plus à renouveler leurs bureaux. Ainsi nous avons constaté que le problème est plus grave et compliqué qu'il n'y paraît. Pour tenir ces derniers sous perfusion, les responsables du sport au niveau de la DJS tolèrent beaucoup de retards dans la restructuration des clubs. Appelés à renouveler leur bureau au plus tard le 15 septembre dernier, les clubs pouvaient, jusqu'à ces jours derniers, déposer leur dossier sans aucune contrainte à ce niveau. Les responsables questionnés sur ces retards affirment qu'ils comprennent la situation. C'est la raison pour laquelle nous nous sommes penchés sur la réalité financière du sport dans la wilaya. Le club le plus nanti dans la wilaya de Tizi-Ouzou ne bénéficie que de 700.000 DA annuellement en subvention alors que dans d'autres wilayas du pays, ils s'attribuent des sommes dépassant les 1500.000,00 DA. C'est l'information recueillie auprès de la majorité des dirigeants essentiellement, ceux du football amateur. Nous avons appris ainsi qu'un grand nombre de ceux-ci n'ont pas pu terminer le championnat pour cause de manque de financement. D'autres, plus prévoyants, évitent de s'engager dans la compétition pour ne pas s'endetter chez des particuliers. La situation est générale, le constat est accablant. Par ailleurs, si les budgets de la DJS ne suffisent pas à faire vivre le sport, qu'en est-t-il des subventions des assemblées locales? Consultés, les dossiers de l'APW retraçant la distribution du budget supplémentaire de l'année en cours mentionnent que le sport a bénéficié d'une enveloppe de 54 millions de dinars, c'est-à -dire 15% d'un budget global de trois milliards et demi de dinars. Si l'on répartissait cette somme sur les 281 clubs, il s'avère mathématiquement que le budget, équivalent à 192.000 dinars, est insignifiant, Face à cette situation de pauvreté criante, les clubs de la wilaya, se rabattent sur la bonne volonté des Assemblées communales, Nous avons aussi suivi cette piste. Interrogés, des responsables locaux estiment, de leur côté, qu'ils font beaucoup d'efforts pour subvenir aux besoins de ces associations sportives. Les athlètes et leurs encadreurs, ne démentent pas cette réalité. Mais, il n'en demeure pas moins que les enveloppes allouées par les communes ne peuvent assurer à ces équipes d'activer durant toute une saison sportive. C'est pourquoi, ils refusent de s'engager dans les compétitions par crainte d'endettement. Ainsi, si les problèmes d'infrastructures ne se manifestent pas, c'est bien parce que ceux relatifs aux budgets empêchent toute activité sportive. De fil en aiguille, les sports de haut niveau, représentatifs de notre pays dans les compétitions internationales, se trouvent fortement touchés. A Tizi Ouzou, à l'image du prestigieux club de la JSK dont la section football fait la fierté de l'Algérie, il est à s'interroger sur les autres sports. Quant aux autres clubs, ils ne se manifestent que rarement.