«Leur confirmation ne veut pas dire qu'il y a défaillance dans le processus de surveillance», estime-t-il. La vigilance est de mise après la détection de cas de grippe porcine en Algérie. En passant au cas de figure II de la phase V de son plan national de préparation à une grippe A/H1N1, le ministère de la Santé renforce son dispositif de prévention contre cette maladie. Cependant, nos médecins sont-ils suffisamment alertés et préparés pour faire face à la grippe porcine? Qu'en est-il de la situation au niveau des services de prévention des hôpitaux? Le Dr Mohamed Yousfi, chef du service maladies infectieuses à l'hôpital de Boufarik, également président du syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp) se veut rassurant. «Il ne faut pas s'alarmer car cette maladie est une forme modérée de grippe. Pour l'instant, c'est une grippe pas plus grave que la grippe saisonnière avec un taux de 0,1% de décès dans le monde parmi les cas et c'est un pourcentage d'une grippe saisonnière, ce qui ne nous alarme pas», a-t-il déclaré, hier, à L'Expression. Selon le Dr Yousfi, la grippe A/H1N1 s'est propagée pratiquement dans tous les pays du monde et donc il fallait, dit-il, s'attendre à des cas en Algérie. Notre interlocuteur s'est dit «satisfait» des moyens de prévention mis en place. «Nous sommes prêts à prendre en charge les cas détectés et d'éventuels autres cas», a-t-il soutenu. Ce praticien considère ainsi que tous les équipements nécessaires notamment les médicaments, les masques et les moyens de prélèvement, sont disponibles et ce au niveau des structures hospitalières du pays. «Dans chaque wilaya, il y a au moins un service de référence mis en place comme celui d'El Kettar à Alger et de Boufarik à Blida vers lesquels sont orientés tous les cas suspects de grippe porcine. De plus, d'autres services seront prochainement désignés pour la circonstance», explique le Dr Yousfi. Au total, 53 hôpitaux nationaux sont équipés des moyens les plus adéquats pour prendre en charge des cas de grippe A/H1N1, permettant aussi un maximum d'isolement des malades, selon le ministère de la Santé. L'opération est donc bien organisée à ce niveau-là, estime-t-il. Interrogé sur les cas confirmés dans notre pays, il souligne que dans tout dispositif de prévention, il peut y avoir évidemment des imperfections mais qui peuvent être rectifiées. «La confirmation de cas en Algérie ne veut pas dire qu'il y a défaillance dans le processus de surveillance puisque ces cas comme ceux enregistrés d'ailleurs au Maroc, en Arabie Saoudite et dans d'autres pays du monde sont importés», commente encore le Dr Yousfi avant d'ajouter enfin qu'«il ne faut pas en faire un complexe». L'Algérie a décidé de passer au cas de figure deux (II) de la phase cinq (V) de son plan national de préparation à une grippe A/H1N1, après que le 1er cas de grippe porcine eut été confirmé sur une ressortissante algérienne arrivée mardi dernier à Alger en provenance de Miami (Etats-Unis). Le cas détecté est sous traitement dans un hôpital de référence et répond favorablement au traitement, alors que ses deux enfants qui l'accompagnaient ont bénéficié d'un traitement préventif à domicile. Une enquête épidémiologique a été également menée sur 12 sujets qui ont été en contact direct avec ce cas confirmé et ont reçu des traitements préventifs.