Ces derniers achevaient hier leurs travaux et étaient censés être en vacances d'hiver pour 45 jours, soit jusqu'au 20 février. Le président afghan Hamid Karzaï a ordonné hier par décret aux parlementaires de retarder leurs vacances d'hiver pour pouvoir terminer d'approuver son futur gouvernement, a annoncé la présidence afghane. L'Assemblée nationale avait rejeté samedi dernier près des deux tiers des noms de ministres présentés par Hamid Karzaï, mais approuvé ceux qu'il a proposés à des postes-clés tels que la Défense et l'Intérieur. Le communiqué de la présidence indique par ailleurs que M.Karzaï enverra «d'ici quelques jours» au Parlement une liste de nouvelles propositions. Le président «a ordonné par décret au Parlement de reporter ses vacances jusqu'à ce que le gouvernement soit approuvé», indique le communiqué. Le parlement afghan réunit l'Assemblée nationale (Wolesi Jirga) et le Sénat (Meshrano Jirga). L'Assemblée nationale approuve ou rejette les propositions du président avant que le Sénat, dont un tiers des membres a été nommé par M.Karzaï, ne s'exprime sur le vote des députés. Ces derniers achevaient aujourd'hui leurs travaux et étaient censés être en vacances d'hiver pour 45 jours, soit jusqu'au 20 février. Le décret présidentiel, «conforme à l'article 107 de la Constitution afghane», vise à accélérer la formation du gouvernement «pour empêcher toute entrave» à son travail, selon la présidence afghane. «La liste des nouvelles propositions (de ministres) pour le cabinet sera envoyée au Parlement pour adoption dans quelques jours», précise-t-elle. Le chef de l'Etat n'a pas le droit de proposer à un poste ministériel une personnalité rejetée par les députés. M.Karzaï avait essuyé samedi un revers avec le rejet par les députés de 17 de ses 24 propositions de ministres, prolongeant la crise politique qui secoue le pays depuis la présidentielle du 20 août. Mais ils avaient approuvé plusieurs ministres clés comme celui de l'Intérieur, Mohammed Hanif Atmar, et de la Défense, Abdul Rahim Wardak, reconduits dans leurs fonctions et qui avaient le soutien des Occidentaux. «Cela prolonge une situation sans gouvernement en état de fonctionner, une situation qui dure depuis l'été dernier. Et c'est particulièrement inquiétant dans un pays en conflit où il y a tellement de défis à relever et qu'il faut se concentrer sur des réformes urgentes», avait résumé le représentant spécial de l'ONU en Afghanistan, Kai Eide. «Le président va revoir la structure du gouvernement et peut-être que des changements interviendront», avait estimé Waheed Omar, le porte-parole de la présidence afghane. Après le scrutin présidentiel du 20 août marqué par des fraudes massives en sa faveur et sa réélection le 2 novembre, M.Karzaï avait mis plus d'un mois et demi à présenter son gouvernement au Parlement, composé de groupes hétéroclites rassemblant d'anciens chefs de guerre de la résistance antisoviétique, leurs anciens adversaires communistes, des technocrates formés en Occident et des personnalités de la société civile.