«Ces sangsues profitent de leurs postes pour tisser des réseaux mafieux afin de s'enrichir.» La Fondation du 8 Mai 45 estime qu'il est urgent de mettre le holà au phénomène de la corruption qui ronge toutes les institutions de la République. Dans un communiqué intitulé Halte à la corruption, la fondation de Boukherissa Kheiredine, invite la société civile à se prononcer publiquement sur ce sujet brûlant. «Les enquêtes sur les gabegies, trafics, malversations, détournements et autres fléaux....» doivent «être menées à leur terme» explique-t-il, pour justifier l'éventuelle réaction escomptée. Sachant que l'état d'urgence est toujours en vigueur, le document en question ne précise pas la nature de ladite réaction. De même que les corrompus, lit-on encore, et ce, quel que soit leur statut, doivent répondre de leurs crimes devant la justice. Une institution à laquelle le rédacteur du document n'a pas omis de faire allusion par la mention, «Justice digne de ce nom». Plus loin, le document poursuit que «ces agissements scandaleux doivent cesser définitivement et immédiatement. Il y va de l'honneur et du respect de ce pays dont le sacrifice en vies humaines a été le tribut à payer pour recouvrer la liberté et la dignité». Alors que la quasi-totalité des Algériens ne pouvait même pas subvenir à ses besoins vitaux, «ces sangsues profitent de leurs postes pour tisser des réseaux mafieux afin de s'enrichir», enchaîne le réquisitoire de la fondation. Sur la même lancée, il est noté que ces actes de prédation menacent «la souveraineté et la sécurité nationales». «Ces prévaricateurs n'hésitent pas à collaborer avec les intérêts étrangers. Pis encore, la corruption qui prend de plus en plus de proportions inquiétantes mine inexorablement l'économie et l'avenir du pays», lit-on encore. Il s'agit en somme, conclut le document, «d'une opprobre et d'une infamie qu'il faudra assumer si nous ne réagissons pas à temps». Par ailleurs, la corruption généralisée en Algérie se développe à un rythme exponentiel. Les scandales récents de l'autoroute Est-Ouest et de Sonatrach en sont les exemples frappants mais qui concernent également bon nombre d'autres secteurs. Pour le citoyen lambda, de nombreuses affaires n'ont toujours pas livré tous leurs secrets. Les scandales El Khalifa, la Bcia et l'Enapal, la BEA ou encore de l'Oref et BRC ont laissé l'opinion publique sur sa faim. Une action plus musclée contre la corruption se fait sentir chaque jour davantage. Les scandales ayant impliqué des sociétés et des institutions publiques sont des affaires trop importantes pour être classées au chapitre des faits divers. De toute évidence, l'arsenal juridique, censé jouer un rôle de dissuasion, n'a pas fonctionné. Faut-il alors passer à un autre niveau de mobilisation pour lutter contre la corruption? Et qui se chargera de cette mission? Les affaires de corruption n'épargnent aucune entité.