L'Algérie pourrait s'engager aux côtés des pays, mais avec beaucoup de réserves en ce qui concerne la souveraineté de chacun d'eux. A l'instar des pays qui ont pris part à la réunion qui s'est déroulée hier, à Tamanrasset, l'Algérie a traduit sa détermination inconditionnelle à fournir tous les efforts possibles pour combattre le terrorisme. Mais cela ne pourra être possible que si ces même pays s'engagent à mettre fin aux différents écueils notamment au Mali. Il y a surtout la question de la rébellion touarègue que l'opposition utilise pour maintenir l'instabilité sécuritaire et politique, deux ingrédients en faveur de ce qu'on appelle Al Qaîda au Maghreb islamique. Cette question a encore une fois été à l'ordre du jour de cette réunion qui intervient dans un contexte bien particulier. Il s'agit des derniers évènements qui ont eu lieu dans la Bande du Sahel, et inscrits à l'ordre du jour à la suite d'un nouveau rapt de ressortissants occidentaux. L'Algérie veut éviter le pire et il ressort de cette réunion, qui a regroupé les chefs d'état-major des pays membres du Comité d'état-major, la ferme détermination des pays du Sahel à prendre en charge leurs questions sécuritaires, à savoir l'Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Dans ce contexte, le porte-parole de la réunion, le colonel Mabrouk Sebaâ a indiqué que «la réunion traduit la ferme détermination des pays membres à prendre en charge de façon autonome et collective leurs questions sécuritaires». Une déclaration qui signifie clairement le refus d'une ingérence étrangère. Le message est clair et exprime la volonté et les compétences qui devront permettre aux pays membres de la réunion un engagement autonome, libre et souverain. Le même porte-parole assure, par ailleurs, que «cette réunion constitue une confirmation avérée du respect de tous les engagements pris par les forces armées des pays membres et un message clair pour exprimer leur volonté et leur détermination, ainsi que leur capacité effective à prendre en charge, de façon autonome et collective, leurs questions sécuritaires en toute liberté et en toute souveraineté», et d'ajouter: «Cette rencontre, consacrée à l'évaluation et à l'examen de la situation sécuritaire prévalant dans la sous-région, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, intervient en temps opportun» faisant allusion aux récents événements qui ont secoué la région. Dans cette perspective, les chefs d'état-major «s'attèleront à étudier tous les moyens à même de promouvoir et stimuler leur coopération en vue d'instaurer, ensemble, un mécanisme adapté pour faire face, avec toute la rigueur requise et l'efficacité escomptée, au phénomène terroriste et ses ramifications», a encore souligné le colonel Mabrouk Sebaâ et d'ajouter en marge de la réunion: «Les chefs d'état-major des pays participants ont exprimé à l'Algérie toute leur gratitude et leur reconnaissance pour les efforts qu'elle a consentis en vue de faire réussir les démarches prises par les forces armées des pays de la région dans leur lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée». Pour le moment on sait déjà que l'Algérie a mobilisé un important dispositif sécuritaire au niveau de ses frontières, les forces héliportées sont également engagées dans cette perspective qui vise avant tout à préserver le territoire national. Ceci dit, l'Algérie pourrait s'engager aux côtés des pays participant sur le plan militaire. Mais cet engagement connaîtra beaucoup de réserve pour une question de souveraineté de chaque pays. Ce qui reste sûr c'est la détermination sans faille de l'Algérie à aller combattre Al Qaîda sur son propre sol.