Le ministre algérien des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a exprimé, hier, depuis la capitale ougandaise, Kampala, les regrets de l'Algérie après l'assassinat par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) de l'otage français Michel Germaneau, retenu dans la région du Sahel depuis le mois d'avril dernier. "La position algérienne est très claire, nous sommes contre le terrorisme, en général, et les prises d'otage, en particulier", a affirmé M. Medelci dans une déclaration à la presse, reprise par l'APS, en marge de la 15e session ordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) qui s'est déroulée dans la capitale de l'Ouganda. M. Medelci n'a pas affiché formellement la désapprobation de l'Algérie, quant à l'opération menée conjointement par les forces mauritaniennes et françaises, pour tenter de libérer l'otage français, en limitant ses propos à de simples regrets sur cette opération qui a mis à nu la coopération régionale dans la lutte contre le terrorisme, représentée par un état-major installé récemment à Tamanrasset. "Nous regrettons, comme tous les autres pays, ce qui s'est passé au Mali, ces derniers jours, et notre position est claire à ce sujet", a affirmé le chef de la diplomatie algérienne, soulignant que "l'Algérie, à l'instar des pays de l'UA, reste déterminée à lutter contre cette pratique et qu'elle est partie prenante à la criminalisation de l'acte du paiement des rançons". A une question relative aux conséquences de cet acte sur la situation sécuritaire dans la région du Sahel, notamment au nord du Mali, le ministre qui a qualifié l'exécution de l'otage français de "séquence malheureuse qui en est une de plus", a fait observer que cela "renforce les pays de la région dans leur position de continuer à travailler ensemble". Il a assuré qu'"il n'y a aucune raison pour qu'un événement puisse mettre en péril la volonté politique au plus haut niveau des pays (du Sahel), lesquels sont directement concernés par leur devenir en termes de sécurité et de développement". S'agissant d'éventuelles mesures que pourrait prendre l'Union africaine dans la région du Sahel, comme c'est le cas en Somalie, M. Medelci a fait savoir que "pour le moment, cette question n'est pas a l'ordre du jour de l'UA, dans la mesure où les pays du Sahel se sont organisés avec la participation active de l'Algérie pour que les questions concernant la sécurité de la zone soit en charge des pays eux-mêmes". "Nous sommes africains et l'UA s'intéresse au Sahel. Pour le moment, ce sont les pays de la région eux-mêmes qui prennent en charge la sécurité", a-t-il dit, relevant que "cela n'exclut pas la coopération avec d'autres pays quand celle-ci s'avère nécessaire".