La Maison de la culture «Mouloud Mammeri» de Tizi Ouzou a abrité une exposition du photographe Ouyed Aguellidh du 2 au 4 octobre dernier. Ce photographe, vivant dans la ville de Tizi Ouzou, grâce à son talent, a réussi à attirer l'attention d'un public nombreux et qui n'est pas vraiment habitué à ce genre de manifestations culturelles, du moins durant ces dernières années. Le jeune photographe a consenti d'énormes sacrifices pour réussir sa première sortie dans la ville des Genêts car il a pris en charge la totalité des frais inhérents à l'organisation de son expo. Mais il ne regrette rien. Ouyed Aguellidh qui nous a rendu visite à notre bureau nous a déclaré que c'est avec amour qu'il exerce cet art, qui n'est finalement pas en voie de disparition. Le fait que ses trente et une photographies aient vraiment marqué les dizaines de visiteurs qui affluaient sur les stands de la Maison de la culture est, pour lui, synonyme d'une réussite totale. Le thème de l'expo est «Le désert à travers». L'exposant, même s'il n'a pas bénéficié de soutien financier, a eu les encouragements d'hommes de culture à l'image du comédien Hakim Dekkar et du journaliste et écrivain Ahmed Ben Allam. Ces derniers ont même marqué de leur visite l'événement. Ce qui n'a pas manqué de revigorer le jeune photographe d'à peine vingt-quatre ans. Au sujet de l'exposition «Le désert à travers», on peut relever dans la note de présentation qui lui a été consacrée que le photographe cherche à montrer des facettes du même désert mais changeant et captivant; le désert à travers une porte, une fenêtre, un feuillage, une dune à travers une brèche et des rayons qui s'infiltrent à travers les interstices: choisir un angle, un aspect et saisir l'éternel à travers le furtif. Le présentateur de ce jeune photographe, qui va sans doute aller loin, pour peu qu'il persévère, indique que le parcours d'Aguellid est jalonné de recherches et de découvertes. Comme un chasseur à l'affût, il a commencé à travailler dans un studio photo mais ce n'était pas pour lui. «Certes, c'est lucratif mais je ne pouvais pas faire de création», nous confie-t-il avec son sourire éternel. C'est lors de la réalisation d'un reportage où il a participé en tant que cameraman qu'il a été subjugué par Taghit l'enchanteresse. Il a alors décidé de saisir au vol des images qui feront rappeler éternellement cette contrée magique de l'Algérie profonde. L'appareil en bandoulière, Ouyed Aguellidh, qui mérite amplement ce prénom berbère, sillonne le pays d'est en ouest et du nord au sud. Il est un chasseur d'images, un poète de la lumière et un peintre du clair-obscur.