Le désert algérien a des chances de devenir une source inépuisable pour éclairer les villes européennes. Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, pose ses conditions pour permettre aux étrangers d'investir dans les énergies renouvelables. Jeudi dernier, dans une déclaration à la presse en marge d'une séance plénière à l'APN consacrée au débat sur la Déclaration de politique générale du gouvernement, il a annoncé un ambitieux programme pour le développement des énergies renouvelables. Ce programme sera présenté au gouvernement avant la fin de l'année. Il précise qu'il sera articulé autour d'un certain nombre de projets. Il sera certainement question d'éclairage des habitations par le biais de l'énergie solaire. D'autres usages seront aussi satisfaits comme le chauffage et la climatisation. Cette dernière fonction est très sollicitée dans le Sud pour raisons évidentes de conditions climatiques. Le ministre a expliqué que certains projets seront réalisés en partenariat. Avec quelques conditions. «Nous allons demander trois choses à nos partenaires étrangers», dit-il. En tête de ces exigences se trouve «l'obligation d'acquisition de technologies en ce qui concerne les laboratoires de recherche et l'expertise». Yousfi vise aussi à contraindre les Européens à la fabrication des équipements nécessaires au développement des énergies renouvelables en Algérie ce qui se justifie par le fait que le coût de leur importation serait excessif. Enfin, la dernière condition consiste en l'exportation des excédents d'électricité produite à partir de ces énergies vers des marchés extérieurs, notamment européens. Le ministre se montre catégorique: «Si les partenaires sont d'accord pour ces conditions, nous sommes prêts à y aller. S'ils ne le sont pas, nous n'y allons pas», a-t-il ajouté. L'approvisionnement en énergie de l'Europe est aussi évoqué à travers le projet Medgaz. Le ministre espère qu'il sera mis en route avant la fin de l'année. Le lancement de ce projet, réalisé en partenariat avec des compagnies espagnoles et françaises, a été reporté à plusieurs reprises. Concernant les activités de Sonatrach à l'international, Yousfi a indiqué qu'aucune révision des activités de la compagnie nationale des hydrocarbures n'est envisagée. «Il n'y a pas de révision de la politique de Sonatrach pour le développement de ses activités à l'international», a-t-il dit. Il précise que des discussions sont en cours entre Sonatrach et BP pour la cession des actifs en Algérie du groupe pétrolier britannique. Par ailleurs, Yousfi a annoncé que des investissements seront consentis par l'Etat pour développer l'activité raffinerie en Algérie. «Nous allons rénover et accroître les capacités des raffineries existantes. Et nous allons très certainement construire de nouvelles raffineries pour satisfaire les besoins du pays à très long terme», a-t-il expliqué. Enfin, sur les prix du brut et les efforts de l'Opep afin de maintenir les cours à un niveau avantageux pour les pays producteurs, Yousfi a affirmé qu'il croit qu'il y a un consensus entre les membres de l'Organisation pour que les prix du pétrole ne descendent pas au-dessous d'un certain niveau, entre 70 et 80 dollars.