Le secrétaire général du Front Polisario et président de la République arabe sahraouie démocratique, Mohamed Abdelaziz, a qualifié, hier lors d'une conférence organisée à la Maison de la presse de Kouba «Abdelkader-Safir», l'attaque des forces marocaines dans le campement de Gdeim Izik, près d'El Aâyoune de «suicide politique et diplomatique du Maroc». Dans le cadre de la légalité de la résistance des peuples opprimés, la population sahraouie d'El Aâyoune a décidé le 21 mai 2010, de mener une action pacifique contre le Royaume alaouite, en plaçant un campement de 8000 tentes, et de plus de 30.000 personnes à quelques kilomètres d'El Aâyoune. Cette action avait pour but, explique M.Abdelaziz «de faire valoir des revendications politiques, économiques et sociales du peuple sahraoui, mais aussi, la libération des prisonniers, l'arrêt de l'exploitation des ressources naturelles de nos terres par le Maroc, l'arrêt de la politique de colonisation, et surtout revendiquer le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». Cette manifestation pacifique n'a pas été du goût des Marocains qui ont pris d'assaut le campement dans la matinée du 8 novembre 2010. A ce sujet, M.Abdelaziz a soutenu que «le monde était en train d'assister au plus grand suicide politique de l'histoire de l'humanité» (...) car sans s'en rendre compte, et en voulant gagner du temps, le Maroc a commis un génocide et que cela ne pouvait être accepté ou toléré par la communauté internationale». Devant cet acharnement, M.Abdelaziz demande au Conseil de sécurité de l'ONU «la création, au sein même de la Minurso, d'une police internationale, dont le rôle serait de protéger la population des agressions continues du Maroc, mais aussi, dans un deuxième temps, d'envoyer une équipe d'experts afin de constater les dégâts matériels et ces pertes humaines, mais surtout l'atrocité des attaques marocaines». Cette demande est également valable pour tous les organismes internationaux ainsi que l'Union européenne, l'Union africaine, le Parlement européen ainsi que le Parlement africain (...) «organismes qui prétendent instaurer la paix et la sécurité dans le monde, ainsi que les droits de l'homme, la liberté d'expression (...) d'envoyer une délégation au plus vite». La Communauté internationale a qualifié ces massacres de «graves antécédents». Ainsi, au dialogue, le régime marocain a répondu par les armes. D'ailleurs, les autorités marocaines ont annoncé, hier, l'arrestation de 163 personnes après le démantèlement du camp des contestataires, Gdeim Izik, dressé près de El Aâyoune, au Sahara occidental, et démenti des informations sur la disparition d'un indépendantiste sahraoui. Cette brutalité est délibérée et tous les témoins ont été écartés: journalistes, avocats, parlementaires, ONG, sont interdits d'entrée sur le territoire marocain pour vérifier les chiffres donnés par les autorités marocaines. Réagissant à ce meurtre à ciel ouvert, l'ONG Reporters sans frontières (RSF) dénonçant cet état de fait, souligne que «le Maroc ne peut pas interdire le droit à l'image et l'accès à l'information». «Nous sommes extrêmement préoccupés pour les victimes et les nombreux blessés causés» par cette attaque, a affirmé Franco Frattini, ministre italien des Affaires étrangères. N. F.