L'assassinat, dimanche 24 octobre, du jeune Elgarhi Nayem (14 ans) par les forces d'occupation marocaines près du camp de Gdeim Izik, à proximité d'El Ayoun occupée a suscité une vive émotion chez ses concitoyens et des réactions de dénonciation et de soutien au combat du peuple sahraoui pour le recouvrement de son indépendance. Ainsi, un deuil national a été décrété hier la pour la journée du mardi 26 octobre et une minute de silence a été observée à la mémoire de celui qui est désormais considéré comme un martyr. Le président de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, a ainsi observé au siège de la télévision sahraouie une minute de silence, au même titre que les membres du secrétariat national, du gouvernement, de la direction du Front Polisario, des fonctionnaires du ministère de l'Information et d'autres institutions. Le deuil décrété sera observé en particulier au sein de la République sahraouie, les camps de réfugiés, les ambassades et les représentations du Front Polisario alors que le drapeau national sera mis en berne. La minute de silence sera, quant à elle, observée à 12 heures en la mémoire des victimes, a précisé un communiqué de la Présidence, repris par l'agence de presse sahraouie (SPS). La même source n'a pas omis de condamner cet «acte odieux contre des vies innocentes». A l'échelle internationale, cet assassinat asuscité la réaction de parlementaires britanniques qui a procédé lundi à Londres à la signature d'une pétition dénonçant ce type «d'agissements», a indiqué à l'APS le représentant du Front Polisario dans la capitale anglaise, M. Lamine Baali. Outre cette pétition, les parlementaires ont également fait part au ministre britannique des Affaires étrangères de ses «vives inquiétudes» sur la situation qui prévaut au Sahara occidental. «Cette mort est une tragédie, mais il est à craindre que ce n'est que le début. Le gouvernement britannique doit intervenir en urgence pour soulever la question avec les autorités marocaines et assurer ainsi la sécurité de ceux qui protestent pacifiquement contre l'occupation marocaine du Sahara occidental», a déclaré le parlementaire Jonathan Evans. De son côté, le président du groupe parlementaire sur le Sahara occidental, M. Jeremy Corbyn, a affirmé que «c'est une tragédie et une honte. Lors de notre réunion avec le ministre des Affaires étrangères, je vais demander que le gouvernement du Royaume-Uni fasse son possible pour mettre fin à l'impasse politique et permettre au peuple sahraoui le libre choix de décider de l'avenir de leurs propres terres». Cet assassinat, notons-le enfin, a été perpétré au moment où l'envoyé spécial de Ban Ki-moon pour le Sahara occidental, Christopher Ross, se trouvait au Maroc dans le cadre de sa tournée dans la région pour relancer le processus de paix dans ce territoire. Au terme de cette tournée, il a confirmé depuis Rabat l'organisation, début novembre prochain, du quatrième round de négociations entre le Maroc et le Front Polisario. M.C.