Les Egyptiens ne peuvent outrepasser la justice algérienne, a assuré le ministre. Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi, a déclaré, hier, en marge de la présentation du rapport complémentaire du projet de loi de finances complémentaire, que la justice algérienne à son mot à dire dans l'affaire Orascom-Telecom Algérie (OTA, filière d'OT Holding). «Les responsables d'OTH ne peuvent outrepasser la justice algérienne en sollicitant l'arbitrage international», a-t-il assuré. Claire, nette et précise, cette déclaration sonne comme une réplique aux menaces de Naguib Sawiris, le patron égyptien d'OTH, de solliciter les instances internationales dans cette affaire. «Ces déclarations sont destinées à tranquilliser ses propres actionnaires. Elles ne peuvent en aucun cas ébranler notre position», a indiqué le ministre. Ce dernier a réaffirmé, encore une fois, la détermination de l'Algérie à racheter OTA. «Notre position n'a pas changé et elle ne sera pas modifiée», a-t-il tranché. Les déclarations de M.Benhamadi confirment que le processus de nationalisation se poursuivra selon les modalités et le rythme choisis par le gouvernement algérien. Le département de M.Benhamadi entend ainsi, faire valoir la souveraineté de la position algérienne dans cette affaire. M.Benhamadi répondait à une question sur les dernières déclarations de Naguib Sawiris. Ce dernier avait brandi la menace de recourir à l'arbitrage international «sans préavis». Le ministre a éstimé que cette déclaration du patron égyptien était prévisible et «normale de la part d'un responsable d'une firme internationale». Naguib Sawiris avait soutenu que OTH ira en arbitrage international si aucune solution à l'amiable n'est trouvée au dossier Djezzy. C'est en ces termes qu'il a exprimé sa position sur cette question le 9 novembre, lors d'une conférence publique à Dubaï (Emirats arabes unis). Il confirmait ainsi, les menaces contenues dans sa lettre adressée le 2 novembre dernier au Premier ministre Ahmed Ouyahia. Naguib Sawiris donnait au gouvernement deux choix. Le premier consistait à payer 7,8 milliards de dollars pour entrer en possession de Djezzy au nom du droit de préemption. Le second est celui d'aller devant un tribunal d'arbitrage international pour définir le prix d'une «expropriation», selon ses propos.M.Sawiris s'est dit prêt à négocier avec le gouvernement algérien, sans préciser sur quels éléments. Il a expliqué que l'arbitrage international constituait un «ultime recours». Cela dit, il a précisé que Djezzy ne sera pas vendu au-dessous de 7,8 milliards de dollars. «Vous pensez que vous allez baisser la valeur et vous emparer de (Djezzy). Cela ne se produira pas», a-t-il dit en conférence. Seulement, le gouvernement algérien ne l'entend pas de cette oreille. Selon les estimations de M.Benhamadi, le processus de rachat de Djezzy devrait être conclu au premier semestre de l'année 2011. Un délai jugé trop long par les actionnaires d'OTH. Le bras de fer entre les deux parties devient de plus en plus ardu.