Benhamadi a expliqué que “nous avons le droit de veiller à l'application du droit algérien à travers le droit de préemption”, et que c'est “ce même droit qui a permis à OTA de créer une société en Algérie”. “Il n'y a aucune pression exercée par l'Algérie sur OTA.” C'est à travers cette déclaration que le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi, a démenti, jeudi, au Conseil de la nation (Sénat) l'exercice de pressions sur les propriétaires de la compagnie Orascom Télécom Algérie (OTA) pour les amener à vendre Djezzy à l'Etat algérien. Intervenant en marge de la séance plénière du Conseil de la nation, consacrée aux questions orales, M. Benhamadi a expliqué que “nous avons le droit de veiller à l'application du droit algérien à travers le droit de préemption”, avant de préciser que c'est “ce même droit qui a permis à OTA de créer une société en Algérie”. Pour le membre du gouvernement, “cette société est algérienne et obéit au droit algérien”. Il précisera que le droit algérien a préservé les investissements de la société depuis son établissement en 2003 en Algérie et lui a assuré un marché de 15 millions d'abonnés qui lui a permis de réaliser des profits considérables. Et au ministre de préciser que jusqu'à présent, il n'y a pas de négociations avec les propriétaires de Djezzy pour son rachat. Son argument est qu'il “n'y a aucune estimation en la matière, ce qui fait que le gouvernement ne peut pas s'avancer sur le coût de rachat de Djezzy”. Il est utile de préciser à ce sujet que le droit de préemption permet à l'Etat algérien de reprendre les projets d'un investisseur étranger qui voudrait les céder à une autre partie. Dans le même temps, la loi de finances complémentaire (LFC) 2009 prévoit que l'Etat et les entreprises publiques économiques (EPE) jouissent du droit de préemption sur toutes les cessions de parts d'actionnaires étrangers ou au profit d'actionnaires étrangers, pour un meilleur contrôle et une meilleure gestion des biens économiques algériens. Ainsi le ministère des Finances avait mis en garde OTA, en mars dernier, contre les conséquences du non-respect de ce droit, qui pourrait mener à l'annulation du marché. Intervenant par ailleurs sur une toute autre question, le ministre a annoncé que le programme e-Algérie visait à élargir l'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC) dans tous les domaines d'activité afin de réaliser les différents projets électroniques à même d'améliorer le niveau de vie du citoyen et permettre au pays d'emboîter le pas à l'essor technologique en cours de par le monde. Ce programme, dira le ministre, constitue “une stratégie nationale globale et complémentaire pour encadrer et améliorer la politique nationale des TIC”, soulignant qu'il représentait un volet de la mise en œuvre des quatre grandes orientations fixées par le président de la République. Dans le même temps, ce programme stratégique vise à dynamiser la réalisation de la société de l'information et de l'économie numérique en Algérie par le biais de plusieurs axes, à savoir l'accélération de l'utilisation des TIC dans l'administration et le développement des principales infrastructures de l'Internet à haut débit et des ressources humaines ainsi que l'établissement du cadre juridique. Selon le membre du gouvernement, “au regard des mutations en cours de par le monde, il est impossible de limiter le programme à une période précise soulignant la nécessité de palier les carences par priorité”.