Les travailleurs de l'Entreprise de bâtiment de Béjaïa ne veulent pas lâcher du lest. La région de Béjaïa vit, une nouvelle fois, au rythme des manifestations, qui se sont singularisées par des «blocus» de routes et de sièges administratifs. Trois actions du genre ont été enregistrées hier encore. Alors que les travailleurs de l'Epbtp et ceux de la laiterie La Vallée ont respectivement fermé la RN 26 à El Kseur et llghaen à Tazmalt. Les habitants de Taourith Ighil ont fait de même pour le siège de la daïra. En effet, la grogne est toujours de mise au sein de l'Entreprise publique de bâtiment et travaux publics (Epbtp). Les travailleurs de l'unité de Béjaïa ne veulent pas lâcher du lest. Hier encore, ils ont procédé à la fermeture de la RN26 à hauteur du portail de leur entreprise. Ce blocage est en vigueur depuis cinq jours. En effet, après un premier rassemblement de protestation qui remonte à mercredi dernier, devant le siège de leur unité, située à l'entrée de la ville d'El Kseur, distante de 15 km du chef-lieu wilaya, les travailleurs de l'Epbtp sont revenus à la charge le lendemain en procédant au blocage de la RN12. Ils entendaient protester contre le non-paiement de 14 mois de salaires. Ce blocage de la RN12, reliant la commune d'El Kseur à la ville de Béjaïa, n'a pas été sans conséquence sur la circulation routière. Les usagers ont été contraints de faire un long détour par la commune de Toudja par un chemin escarpé et totalement défoncé. Depuis, les travailleurs frondeurs ont déplacé leur «barrage» devant le portail de l'unité, avec pour seul contrainte, les énormes embouteillages dans la ville d'El Kseur. Les travailleurs maintenaient la pression sur les autorités concernées. «14 mois sans salaire, c'est trop!», a indiqué un gréviste qui souligne que «ce n'est pas faute de plans de charge, car l'unité possède de nombreux marchés». Les problèmes qui rongent cette unité sont à mettre sur le compte de l'entreprise Getic Setif (Générale entreprise de travaux d'infrastructures et de construction), affirment les grévistes. Cette dernière a, selon les recoupements d'informations en notre possession, absorbé dernièrement l'Epbtp qui se trouve dans une situation financière délicate. Les grévistes nous expliquaient hier que «les pouvoirs publics ont débloqué, en 2010, une importante enveloppe financière pour relancer cette unité». «Une enveloppe est bloquée par Gétic Sétif», ajoute-t-on. Aussi, le nouveau souffle attendu et le paiement des dettes ainsi que le versement des salaires des travailleurs n'ont pas eu lieu. Outre le paiement exigé de 14 mois de salaire, les travailleurs frondeurs demandent également le versement d'autres indemnités accumulées des mois durant. Il s'agit des allocations familiales et des primes de scolarité. Par ailleurs, les habitants de Taourith Ighil ont procédé à la fermeture du siège de la daïra afin de mettre la pression sur les autorités locales en vue de satisfaire leurs revendications liées à l'alimentation en eau potable et l'aménagement de la bibliothèque communale. Aux dernières informations, le siège de la daïra demeurait fermé. La RN26 a, elle aussi été bloquée par les travailleurs de la laiterie La Vallée qui indiquaient hier, maintenir leurs actions jusqu'à la satisfaction de leurs revendications.