Les problèmes et autres conflits sociaux se multiplient dans la wilaya de Béjaïa. Il ne se passe pas un jour sans que des actions de rue soient signalées ici et là. La journée d'hier a été particulièrement mouvementée et ne présage rien de bon pour l'avenir proche. En effet durant la journée d'hier seulement, de multiples actions et manifestations ont eu lieu dans différents endroits de la wilaya. Tout d'abord, il y a la grève illimitée des paramédicaux qui ont débrayé à l'appel des syndicats Snapap et du SAP. Si les paramédicaux affiliés au SAP, chapeauté par Rachid Messaoudi, ont tenu un sit-in devant l'hôpital Khelil Amrane de Béjaïa, ceux du Snapap, conduits par Nadir Touati, de l'hôpital d'Amizour, ont préféré battre le pavé, en marchant de la DSP (direction de la santé et de la population) vers le siège de la wilaya. Les grévistes réitèrent leurs revendications ayant trait au statut et autres revendications socioprofessionnelles des paramédicaux, tout en exhortant la tutelle, laquelle a menacé les grévistes de sanctions -, à plus de pragmatisme et le traitement rapide de leurs préoccupations. Les grévistes sont décidés, selon leurs dires, à aller jusqu'au bout. Toutefois, le service minimum a été assuré dans les hôpitaux de Béjaïa et de Amizour. Dans le même contexte, les habitants de Taourirt Ighil ont procédé, hier, à la fermeture du siège de la daïra d'Adekkar pour protester contre «l'arrêt de projets, notamment la construction d'un nouveau siège de l'APC de Taourirt Ighil et le renforcement de l'AEP au niveau du village d'Aït Idir». Les villageois demandent à dialoguer avec le wali afin d'exposer les problèmes de leur commune. Pour leur part, les travailleurs de la laiterie La Vallée, sise à Tazmalt, ont fermé, hier, la RN26 pour le deuxième jour consécutif, au niveau du village d'Allaghane (80 km de Béjaïa), afin d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur la situation de crise dans laquelle se débat leur unité. Ces travailleurs sont menacés de licenciement à cause de la chute de la production de lait pasteurisé due aux quotas insuffisants octroyés par l'Onil à cette unité, laquelle a besoin de 220 tonnes pour tourner à plein régime. La laiterie, qui emploie près de 300 personnes (entre emplois directs et indirects) a proposé un plan de sauvetage consistant en le paiement de 50% des salaires pour les 56 employés sur les 70 permanents. Ceux-ci ont rejeté la proposition et sont sortis dans la rue. Dans le sillage, ce sont les employés de l'Encotrab d'Akbou qui ont tenu, hier toujours, un sit-in devant la direction des mines et de l'industrie de Béjaïa pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur l'arrêt de la carrière d'exploitaion à cause de multiples problèmes dans lesquels elle se débat. Le transport n'a pas échappé non plus à la «logique» de la contestation devenue quotidienne dans la wilaya de Béjaïa. Ainsi, les transporteurs de voyageurs desservant la ligne Oued Ghir-El Kseur ont décidé de débrayer dans la journée d'hier contre la dégradation des routes de la région.