Le président américain, Barack Obama, a félicité le gouvernement algérien tout en souhaitant des mesures supplémentaires. Washington réitère son soutien aux mesures prises par le Conseil des ministres. Réagissant à la publication dans le Journal officiel de la levée de l'état d'urgence, le président américain, Barack Obama, a félicité le gouvernement algérien d'avoir pris une mesure importante. «Je félicite le gouvernement de l'Algérie d'avoir pris aujourd'hui, (jeudi, Ndlr), une mesure importante de la levée officielle de l'état d'urgence qui a été mis en place en Algérie depuis 19 ans», souligne t-il dans un communiqué. Allant plus loin dans son jugement, M.Obama a estimé que cette mesure traduit la disponibilité du gouvernement algérien d'être à l'écoute de son peuple. «C'est un signe positif du gouvernement algérien montrant qu'il est à l'écoute des préoccupations et répond aux aspirations de son peuple», a affirmé le locataire de la Maison-Blanche. Et d'annoncer encore: «Nous espérons des mesures supplémentaires du gouvernement qui permettent au peuple algérien d'exercer pleinement ses droits universels, dont la liberté d'expression, d'association et de rassemblement», ajoute-t-il. Pour le président Obama, les Etats-Unis sont résolus à poursuivre leur coopération avec le gouvernement algérien qui oeuvre à représenter et à répondre aux besoins de tous les Algériens. «Nous allons également continuer à discuter pour les libertés universelles, la justice et la dignité de chaque être humain», conclut le président américain. La même position a été affichée, sur ce sujet, par William Burns, secrétaire d'Etat adjoint américain chargé des Affaires politiques. En visite surprise jeudi dernier, à Alger, ce responsable américain a qualifié de «très positives» les dernières mesures prises par l'Algérie. «Nous considérons comme très positifs les engagements qui ont été pris de donner plus d'opportunités en ce qui concerne l'emploi, le logement et l'éducation», a-t-il dit. S'exprimant sur ces mesures sociales, prises lors du dernier Conseil des ministres, le secrétaire d'Etat adjoint américain réitère le souhait des USA de voir ces mesures se concrétiser «rapidement» sur le terrain. «Nous espérons que toutes ces mesures seront concrétisées très rapidement», a-t-il dit. Tantôt satisfaite et s'en félicite, tantôt elle se rétracte, la Maison-Blanche affiche une position, parfois, ambiguë sur les derniers développements politiques en Algérie. Certains hauts responsables américains n'ont pas tardé à enfoncer le gouvernement algérien au lendemain de la marche du 12 février organisée à Alger, par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie. Réagissant à la décision du ministère de l'Intérieur qui a interdit les marches dans la capitale, le département d'Etat américain s'en est mêlé en lançant des tirs croisés à l'encontre de l'Algérie. Par le biais de son porte-parole, Philip Crowley, le département d'Etat américain a appelé les forces de sécurité algériennes «à la retenue» face aux manifestants. «Nous prenons acte des manifestations actuelles en Algérie, et appelons à la retenue les forces de sécurité», a-t-il écrit dans un communiqué. Et pourtant! Il faut le dire objectivement, les deux marches organisées, les deux derniers samedis à Alger, n'ont pas été un grand succès. Les forces de sécurité n'ont pas eu recours à la matraque contre les manifestants. Les personnes arrêtées ont été relâchées. Il s'agit donc d'un véritable coup d'épée dans l'eau des Américains. Consciente de cette fausse piste, la Maison-Blanche a rectifié le tir en redressant sa ligne diplomatique. Y a-t-il une divergence de positions à la Maison-Blanche? Certains observateurs n'écartent pas ce fait, tout en affirmant que la diplomatie n'a jamais été figée, elle est plutôt flexible et s'adapte à toutes les conjonctures. Cela suffira-t-il pour expliquer les divergences qu'affichent les différents responsables censés opter pour la même ligne de conduite, à savoir celle de la diplomatie américaine? Seuls les Américains sont capables d'une telle démarche et surtout d'adopter une telle politique.