Le nouvel émissaire américain au Soudan, Princeton Lyman, devait embarquer hier pour sa première mission dans ce pays alors que le président Barack Obama a exprimé son inquiétude sur les récentes violences dans la région d'Abyei. Le président américain a chargé cet ancien chef de mission diplomatique en Afrique du Sud de deux voyages, dont le premier commence ce week-end: s'assurer de l'application d'un accord de paix entre Khartoum et le Sud et rechercher une solution de paix dans la région occidentale du Darfour. «Le président a fait part de sa profonde préoccupation sur la situation à Abyei et les conséquences qu'ont les bombardements de plus en plus soutenus sur les civils au Darfour» une région de l'ouest soudanais en proie depuis 2003 à une guerre civile à l'origine de 300.000 morts, a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué vendredi. A la lisière entre le Nord et le Sud, la province d'Abyei connaît une recrudescence des violences depuis le référendum de janvier sur le Sud-Soudan, qui a vu une écrasante majorité en faveur de la sécession. L'ONU a affirmé cette semaine qu'il y avait des risques d'escalades avec l'arrivée d'armes dans la région de la part du Nord comme du Sud. Dans cette province, au moins 70 personnes ont été tuées début mars et deux villages rasés en deux jours dans des combats entre des hommes armés de la tribu arabe nordiste des Misseriya, et des membres de la tribu sudiste des Dinka Ngok, selon des responsables. Un autre référendum simultané devait permettre à Abyei de choisir son rattachement au Nord ou au Sud, mais il a été reporté sine die, notamment en raison d'un différend sur le droit de vote des Misseriya. Princeton Lyman a été nommé jeudi émissaire spécial au Soudan en remplacement de Scott Gration, qui a été choisi pour être ambassadeur au Kenya, pays d'origine du père du président.