Ban Ki-moon a expliqué devant le Conseil de sécurité que les forces de l'ONU ne pourraient pas empêcher la guerre si des hostilités devaient éclater à l'approche du référendum le 9 janvier. Le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé sa «profonde préoccupation» concernant les retards dans l'organisation du référendum au Sud-Soudan, tandis que le chef des Nations unies a annoncé une augmentation du nombre de troupes de l'ONU dans le pays. Ban Ki-moon a cependant expliqué devant le Conseil de sécurité que les forces de l'ONU ne pourraient pas empêcher la guerre si des hostilités devaient éclater à l'approche du référendum le 9 janvier. Le Sud-Soudan et la région riche en pétrole d'Abyei doivent voter dans le cadre de deux référendums qui pourraient consacrer la partition du plus grand pays d'Afrique. Ces votes sont prévus par les accords de paix conclus en 2005 qui ont mis fin à deux décennies de guerre civile (2 millions de morts). Lors d'une réunion ministérielle du Conseil de sécurité, celui-ci s'est dit «profondément préoccupé par l'intensification de la violence et de l'insécurité au Darfour», où l'ONU estime qu'il y a eu au moins 300.000 morts depuis 2003. Quelque 55 jours avant les référendums d'autodétermination au Sud-Soudan et dans la région d'Abyei, le Conseil de sécurité «se déclare préoccupé par les retards persistants observés dans le versement à la Commission (électorale) de l'intégralité des fonds nécessaires à la poursuite des préparatifs», a ajouté une déclaration du Conseil lue par le ministre des Affaires étrangères britannique William Hague. Il a appelé à de nouveaux efforts pour s'assurer que le vote aura bien lieu en temps et en heure, ce que beaucoup de diplomates à l'ONU estiment impossible. Le Conseil de sécurité a dit accueillir avec satisfaction le début des inscriptions pour le référendum sur le Sud-Soudan le 15 novembre. Mais les autres préparatifs pour le scrutin sont très en retard tandis que les négociations entre le gouvernement d'Abyei et le gouvernement de Khartoum sont dans l'impasse. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton n'a pas caché son inquiétude. «Il y a une quantité de travail énorme à fournir» d'ici au 9 janvier, a-t-elle dit. «Le vote doit intervenir à temps et dans une atmosphère de calme» et «la volonté du peuple doit être respectée», a-t-elle ajouté. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a souligné que la situation au Soudan pouvait «se transformer en un conflit plus vaste». Les risques, a-t-il dit, sont «particulièrement élevés à Abyei». M.Ban a indiqué qu'il espérait pouvoir envoyer davantage de troupes de l'ONU au Soudan, où la force des Nations unies, l'Unamid, stationne actuellement au nombre de 10.000 soldats. Il a indiqué que les Nations unies travaillaient avec le gouvernement de Khartoum et les autorités du Sud-Soudan «sur l'option d'une augmentation de troupes pour augmenter la sécurité du référendum et de l'après-référendum». «La présence de troupes des Nations unies ne serait cependant pas suffisante pour prévenir le retour d'une guerre», a souligné M.Ban. L'ancien président sud-africain Thabo Mbeki a annoncé de son côté que le président soudanais Omar El Bechir aurait des négociations la semaine prochaine avec le chef sudiste, le vice-président Salva Kiir, pour résoudre la question d'Abyei. Abyei est une petite région riche en pétrole à la lisière entre le Nord et le Soudan. Des négociations doivent avoir lieu avant le référendum, notamment pour se mettre d'accord sur le partage des richesses et pour déterminer qui pourra voter dans cette zone de passage pour les tribus.