Les négociations en cours entre Nord et Sud-Soudan sur la province contestée d'Abyei, où la situation est actuellement «très tendue», n'enregistrent «pas beaucoup de progrès», a déploré samedi le nouvel émissaire américain au Soudan, Princeton Lyman. «Sur Abyei, il n'y a pas beaucoup de progrès», a déclaré M.Lyman, devant la presse à Addis Abeba. Les négociations entre gouvernements du Nord et du Sud-Soudan ont repris le 4 avril dans la localité de Debrezeit, à une cinquantaine de kilomètres au sud de la capitale éthiopienne. M.Lyman, nouvel émissaire américain au Soudan nommé début avril par le président Barack Obama, participe aux discussions, organisées sous la supervision de l'Union africaine (UA) et en présence de représentants de l'ONU. «C'est un sujet sur lequel les deux camps ont beaucoup investi politiquement et émotionnellement. (...) Trouver un accord sur Abyei est très difficile», a reconnu le diplomate. «Abyei est le problème le plus sérieux» à régler avant l'indépendance du Sud-soudan le 9 juillet, a-t-il ajouté, soulignant que la situation sur place y est actuellement «très tendue». A la lisière entre le Nord et le Sud, la province riche en pétrole d'Abyei connaît une recrudescence des violences depuis le référendum d'autodétermination du Sud-Soudan en janvier, au cours duquel une écrasante majorité a voté en faveur de la sécession de cette région, qui doit devenir un Etat en juillet. Un autre référendum simultané devait permettre à Abyei de choisir son rattachement au Nord ou au Sud, mais il a été reporté sine die, notamment en raison d'un différend sur le droit de vote des Misseriya, une tribu de nomades arabes. Les deux parties ont accepté de retirer les forces récemment déployées en renfort dans la région, a expliqué M.Lyman. «Mais cette décision n'a pas été appliquée. Donc franchement, je ne vois pas de solution rapide» en perspective, a-t-il reconnu. Vu le manque de confiance actuelle entre Nord et Sud-Soudan, «vous n'avez pas encore de réel engagement politique» de chaque côté, toujours selon l'envoyé américain: «le danger est qu'une confrontation dans certains endroits comme Abyei peut dégénérer», a-t-il mis en garde. M.Lyman a noté des «progrès» dans les négociations sur les questions économiques, comme l'entrée en vigueur de la future monnaie. Pour autant, les questions techniques liées au partage des ressources pétrolières «restent compliquées», car nécessitant des «décisions au niveau politique».